Vaut-il la peine de prendre du Diamox ?

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Le Diamox (acétazolamide) est un médicament utilisé pour prévenir le mal des montagnes en haute altitude. Il est efficace pour les personnes qui montent à plus de 2 800 mètres daltitude en une journée, ou à plus de 500 mètres par jour au-dessus de 3 000 mètres. Un jour dacclimatation supplémentaire est recommandé pour chaque tranche de 1 000 mètres daltitude supplémentaire.

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Diamox : un allié contre le mal des montagnes, mais à quel prix ?

Le Diamox, dont le principe actif est l’acétazolamide, est un médicament souvent prescrit pour prévenir le mal aigu des montagnes (MAM). Son efficacité est avérée, notamment pour les ascensions rapides en haute altitude. Mais avant de se précipiter sur la boîte, il convient de peser le pour et le contre, car son utilisation n’est pas sans risques et n’est pas systématiquement nécessaire.

L’argument principal en faveur du Diamox réside dans sa capacité à prévenir les symptômes désagréables, voire dangereux, du MAM. Pour les personnes qui envisagent une ascension rapide au-dessus de 2800 mètres d’altitude en une seule journée, ou une ascension supérieure à 500 mètres par jour au-dessus de 3000 mètres, le Diamox peut constituer une solution pertinente. Cette rapidité d’ascension est un facteur de risque majeur pour le développement du MAM, car elle ne laisse pas au corps le temps de s’acclimater à la diminution progressive de la pression partielle en oxygène. Le Diamox agit en augmentant l’excrétion des bicarbonates par les reins, ce qui provoque une légère alcalose métabolique et favorise une meilleure ventilation pulmonaire, compensant ainsi partiellement les effets de l’altitude.

Cependant, la prise de Diamox n’est pas une solution miracle et ne remplace pas une acclimatation progressive, qui reste la meilleure prévention du MAM. L’ajout d’un jour d’acclimatation pour chaque tranche de 1000 mètres supplémentaires d’altitude est une recommandation importante et souvent sous-estimée. Privilégier une ascension lente et méthodique, avec des paliers d’altitude, minimise considérablement les risques et rend la prise de Diamox souvent superflue.

De plus, le Diamox n’est pas exempt d’effets secondaires. Parmi les plus fréquents, on retrouve les paresthésies (fourmillements dans les extrémités), les troubles digestifs (nausées, vomissements), et une augmentation de la diurèse (envie fréquente d’uriner). Des effets secondaires plus rares mais potentiellement plus graves sont également possibles. Il est donc crucial de discuter de la prise de Diamox avec un médecin, qui évaluera les risques et les bénéfices en fonction de votre état de santé, de votre itinéraire et de votre expérience en haute montagne.

En conclusion, le Diamox peut être un outil précieux pour prévenir le MAM dans certaines situations spécifiques, notamment les ascensions rapides. Cependant, il ne doit pas être considéré comme une solution universelle et doit être utilisé avec prudence, après consultation médicale. Une acclimatation adéquate reste la stratégie la plus sûre et la plus efficace pour éviter le mal des montagnes. Le Diamox doit être vu comme un complément, et non un substitut, à une bonne préparation physique et à une planification minutieuse de l’ascension.