Pourquoi appelle-t-on un couteau une arme blanche ?

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Le terme arme blanche provient de la couleur du métal utilisé pour fabriquer les armes à lames, comme les couteaux et les épées. Cette appellation sopposait aux armes bronzées, les armes à feu protégées par une couche de bronze contre la rouille.
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L’appellation “arme blanche” pour désigner un couteau, une épée ou tout autre objet tranchant, évoque une image de métal brillant, presque immaculé. Contrairement à une idée reçue, cette dénomination n’est pas liée à la couleur de l’acier en lui-même. L’explication est plus subtile et plonge ses racines dans l’histoire de l’armement. Si l’on associe “blanc” à la lame nue, c’est en réalité par opposition à une autre catégorie d’armes : les armes dites “bronzées”.

Au fil des siècles, diverses techniques ont été employées pour protéger les métaux de la corrosion. Le bronzage, consistant à appliquer une couche de bronze ou à créer une patine artificielle, a longtemps été une méthode privilégiée, notamment pour les armes à feu. Cette couche protectrice, souvent de couleur sombre, voire noire, contrastait fortement avec l’aspect plus clair des lames d’acier non traitées des armes blanches.

L’opposition chromatique “blanc/bronzé” s’est ainsi progressivement transformée en une distinction catégorielle. “Arme blanche” est devenu un terme générique pour désigner les armes à lame, qu’elles soient en acier brillant, en acier patiné, voire en d’autres matériaux. L’accent n’est donc pas mis sur la couleur intrinsèque de la lame, mais sur l’absence de ce traitement spécifique de bronzage, autrefois réservé à une autre classe d’armes.

Il est important de noter que cette distinction s’est estompée avec le temps. Le bronzage des armes à feu a évolué, utilisant d’autres procédés et finitions. L’expression “arme blanche” a perduré, non pas pour sa justesse descriptive au sens littéral, mais comme une expression consacrée par l’usage, une trace linguistique de cette ancienne opposition technologique entre armes à lame et armes à feu traitées contre la corrosion. Elle témoigne ainsi d’une époque où la couleur du métal, indicatrice d’un traitement spécifique, permettait de classifier les instruments de combat.