Pourquoi es-tu plus fatigué quand tu ne fais rien ?

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La fatigue, ou asthénie, nest pas seulement le résultat dune activité physique intense. Elle peut résulter de multiples facteurs, allant du stress à des problèmes de santé sous-jacents. Une absence dactivité ne garantit pas labsence de fatigue.

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Pourquoi la farniente épuise parfois plus que l’action ?

On l’a tous expérimenté : cette sensation paradoxale d’être plus fatigué après une journée passée à ne “rien faire” qu’après une journée active. Loin d’être une simple impression, ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs, souvent imbriqués, qui démontrent que la fatigue, ou asthénie, est bien plus complexe qu’un simple manque d’énergie physique. Si l’effort intense sollicite nos muscles et épuise nos réserves énergétiques, l’inactivité, elle, peut engendrer une fatigue plus insidieuse, touchant à la fois le corps et l’esprit.

L’un des coupables principaux est l’ennui. Un manque de stimulation intellectuelle et d’objectifs clairs peut entraîner une baisse de dopamine, neurotransmetteur associé à la motivation et au plaisir. Ce déficit dopaminergique se traduit par une sensation de lassitude, de démotivation, voire de tristesse, contribuant à la perception de fatigue. Le cerveau, en manque de stimulation, se met en quelque sorte en “veille”, ce qui paradoxalement peut être plus énergivore qu’une activité engageante.

De plus, l’inactivité physique prolongée perturbe les rythmes circadiens, notamment le cycle veille-sommeil. Passer la journée sans bouger, sans s’exposer à la lumière naturelle, dérègle notre horloge interne. Ce dérèglement peut engendrer une mauvaise qualité de sommeil, favorisant une sensation de fatigue persistante, même après une nuit apparemment complète. L’absence d’activité physique diminue également la production d’endorphines, ces hormones du bien-être qui contribuent à la sensation de vitalité et réduisent la perception de la douleur.

Par ailleurs, la fatigue liée à l’inactivité peut être le masque d’un mal-être psychologique. L’anxiété, la rumination mentale, le stress chronique, même non conscientisés, consomment une énergie considérable. En l’absence d’activité pour canaliser ces pensées, elles peuvent s’amplifier et épuiser l’organisme, entraînant une fatigue intense et durable. Le “rien faire” devient alors un refuge apparent, masquant une souffrance psychique qui nécessite d’être adressée.

Enfin, n’oublions pas que certaines pathologies, comme l’hypothyroïdie, l’anémie ou le syndrome de fatigue chronique, peuvent se manifester par une asthénie importante, même en l’absence d’activité physique. Si la fatigue persiste malgré des efforts pour adopter un mode de vie plus sain, il est essentiel de consulter un médecin pour identifier une éventuelle cause sous-jacente.

En conclusion, la fatigue ressentie lors de périodes d’inactivité est un phénomène complexe, multifactoriel et loin d’être anodin. Elle souligne l’importance d’un équilibre entre repos et activité, tant physique que mentale, pour maintenir un niveau d’énergie optimal et préserver son bien-être global. Le “rien faire” constructif, intégrant des moments de relaxation, de méditation ou d’activités créatives, est bien différent de l’inactivité passive qui peut s’avérer contre-productive et nuisible à long terme.