Pourquoi est-on plus sensible le soir ?

Pourquoi le soir, la douleur nous pique plus ?

Le soir, la perception de la douleur semble souvent plus aiguë. Cette sensation accrue n’est pas uniquement subjective : des mécanismes biologiques sous-tendent cette sensibilité accrue. Alors, pourquoi sommes-nous plus sensibles à la douleur le soir ?

Bien que l’explication ne soit pas totalement exhaustive, plusieurs facteurs entrent en jeu. L’un d’eux est l’évolution hormonale de la journée. Le cortisol, une hormone essentielle au métabolisme et au stress, connaît des fluctuations importantes au cours de la journée. Ses niveaux sont généralement plus élevés le matin, atteignant leur pic entre 8h et 9h, puis déclinent progressivement tout au long de l’après-midi pour augmenter à nouveau légèrement avant de baisser plus fortement le soir. Ce déclin de cortisol peut, paradoxalement, rendre le corps légèrement plus sensible à la stimulation douloureuse. Ce phénomène, lié à l’influence du cortisol sur le système nerveux central, mérite d’être approfondi par la recherche.

Mais l’augmentation de la sensibilité à la douleur le soir ne se résume pas à l’hormonologie. Des processus biologiques liés au sommeil entrent en jeu. La préparation au repos physiologique modifie la façon dont le corps traite les informations sensorielles, notamment la douleur. Les mécanismes neurologiques impliqués dans la modulation de la douleur, comme l’activation des systèmes d’inhibition de la douleur, sont potentiellement plus sensibles durant cette phase de transition vers le sommeil. Ce n’est pas une simple coïncidence, mais un processus biologique complexe et encore partiellement inconnu.

De plus, le rythme circadien, ce cycle biologique de 24 heures qui régit notre corps, joue également un rôle crucial. Les variations de température corporelle, la sécrétion de certaines hormones et l’activité cérébrale varient en fonction du moment de la journée, et cela peut influer sur la manière dont le système nerveux perçoit et traite la douleur.

En conclusion, la sensibilité accrue à la douleur le soir est un phénomène complexe résultant d’une combinaison de facteurs hormonaux et biologiques. La fluctuation du cortisol, la préparation au sommeil et les rythmes circadiens interagissent pour influencer notre perception de la douleur. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes précis impliqués dans cette variation, et pour identifier des stratégies pour atténuer la douleur lorsque cette sensibilité est exacerbée.