Pourquoi les pâtes mettent plus de temps à cuire en altitude ?

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En altitude, leau bout à une température inférieure à 100°C, par exemple à 95°C à 1500m. Bien que leau atteigne plus rapidement son point débullition, la cuisson des aliments, comme les pâtes, le riz ou les œufs, prend plus de temps. La température de leau moins élevée ralentit le processus de cuisson.

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Le mystère des pâtes coriaces en altitude : pourquoi ça prend plus de temps ?

L’ascension vers des sommets majestueux offre des panoramas à couper le souffle, mais elle réserve aussi quelques surprises culinaires, notamment pour les amateurs de pâtes. Car en altitude, préparer un plat aussi simple que des spaghetti peut se transformer en véritable défi. Pourquoi ? Parce que le temps de cuisson est allongé, et les pâtes risquent de rester coriaces, même si l’eau semble bouillir plus vite. La raison est plus subtile qu’il n’y paraît et réside dans la physique du point d’ébullition.

Contrairement à l’intuition, l’eau bout plus rapidement en altitude, mais à une température plus basse. Au niveau de la mer, l’eau entre en ébullition à 100°C. Cependant, à 1500 mètres d’altitude, cette température descend déjà à environ 95°C. Cette différence, bien que modeste à première vue, a un impact significatif sur le processus de cuisson.

Le point d’ébullition est la température à laquelle la pression de vapeur de l’eau égale la pression atmosphérique environnante. En altitude, la pression atmosphérique est plus faible. Pour équilibrer cette pression réduite, l’eau n’a besoin que d’une température inférieure pour passer de l’état liquide à l’état gazeux. Ainsi, l’eau bout plus rapidement, mais cette ébullition se produit à une température inférieure à 100°C.

C’est cette température d’ébullition plus basse qui explique le temps de cuisson plus long des pâtes. La chaleur nécessaire pour cuire les pâtes provient de la transmission de l’énergie thermique de l’eau aux amylacés de la pâte. Avec une eau à 95°C au lieu de 100°C, cette transmission d’énergie est moins efficace. La différence de 5°C peut sembler insignifiante, mais elle se traduit par un transfert de chaleur plus lent, nécessitant un temps de cuisson plus important pour atteindre le degré de cuisson souhaité. Ce phénomène s’applique également à d’autres aliments comme le riz et les œufs.

En conclusion, le problème n’est pas que l’eau bout plus vite, mais qu’elle bout moins chaud. Cette température plus basse ralentit la transmission de chaleur, prolongeant ainsi le temps nécessaire à la cuisson complète des pâtes et autres aliments. Pour pallier ce phénomène, il est conseillé d’augmenter légèrement le temps de cuisson indiqué sur l’emballage des pâtes ou d’ajouter une pincée de sel supplémentaire à l’eau, ce qui peut légèrement augmenter son point d’ébullition. Alors, lors de votre prochaine randonnée en montagne, n’oubliez pas d’adapter votre recette à l’altitude pour éviter les pâtes al dente… un peu trop al dente !