Pourquoi les plongeurs en apnée ne souffrent-ils pas de maladie de décompression ?
Contrairement aux plongeurs scaphandre, les apnéistes ne sont généralement pas exposés à des niveaux dazote suffisamment élevés pour développer une maladie de décompression (MDD). Les accidents de décompression liés à lapnée sont donc très rares.
L’Apnée et la Maladie de Décompression : Un Paradoxe Expliqué
La plongée en apnée, cette discipline qui consiste à explorer les profondeurs marines en retenant simplement sa respiration, fascine autant qu’elle interroge. Parmi les questions les plus fréquentes, celle de la maladie de décompression (MDD), ou “mal des caissons”, revient souvent. Pourquoi les apnéistes ne sont-ils pas, ou très rarement, touchés par cette pathologie qui affecte pourtant régulièrement les plongeurs en scaphandre ? La réponse se trouve dans une combinaison de facteurs liés à la physiologie de l’apnée et aux limites intrinsèques de cette pratique.
La Maladie de Décompression : Un Bref Rappel
Pour comprendre pourquoi les apnéistes sont relativement épargnés, il est essentiel de rappeler les mécanismes de la MDD. Cette maladie survient lorsque l’azote, un gaz inerte présent dans l’air respiré sous pression, se dissout en plus grande quantité dans les tissus du corps durant une plongée. Lors de la remontée, la pression diminue et cet azote, s’il ne peut être éliminé suffisamment rapidement par la respiration, forme des bulles dans le sang et les tissus. Ces bulles peuvent bloquer la circulation sanguine, provoquer des douleurs articulaires, neurologiques, voire des complications graves.
Le Facteur Temps : La Clé de la Différence
La principale raison pour laquelle les apnéistes sont moins susceptibles de souffrir de la MDD réside dans la durée limitée de leurs plongées. Contrairement aux plongeurs en scaphandre, qui peuvent rester sous l’eau pendant des périodes prolongées grâce à leur alimentation en air comprimé, les apnéistes sont limités par leur capacité à retenir leur respiration.
- Moins d’exposition à la pression: En général, les apnéistes ne passent pas suffisamment de temps sous l’eau, même à des profondeurs considérables, pour que la quantité d’azote dissous dans leurs tissus atteigne des niveaux critiques susceptibles de provoquer la formation de bulles lors de la remontée.
- Remontées plus rapides et contrôlées : Bien que la descente puisse être rapide, la remontée est généralement lente et contrôlée, permettant une élimination progressive de l’azote. Les apnéistes expérimentés utilisent des techniques de relaxation et de compensation pour optimiser leur tolérance et minimiser les risques.
Considérations Physiques et Physiologiques
Outre la durée des plongées, d’autres facteurs contribuent à la faible incidence de la MDD chez les apnéistes :
- Volume pulmonaire réduit : Avant une apnée, le volume pulmonaire est généralement réduit, ce qui limite la quantité d’azote disponible pour la dissolution.
- L’effet vasoconstricteur : La réaction d’immersion des mammifères (diminution du rythme cardiaque, vasoconstriction périphérique) réduit la circulation sanguine vers les extrémités, diminuant ainsi l’absorption d’azote dans ces zones.
Précautions et Limites
Bien que la MDD soit rare en apnée, elle n’est pas impossible. Des plongées répétées à des profondeurs importantes, avec des intervalles de surface insuffisants pour permettre l’élimination adéquate de l’azote, peuvent augmenter le risque. De même, la pratique de l'”apnée statique” (retenir sa respiration en surface) suivie de plongées profondes peut également être risquée.
Il est donc crucial que les apnéistes :
- Respectent les règles de sécurité de base.
- S’entraînent progressivement et sous la supervision d’instructeurs qualifiés.
- Evitent les plongées répétées à des profondeurs importantes sans périodes de récupération suffisantes.
- Soient conscients des symptômes de la MDD et consultent un médecin spécialisé en médecine de plongée en cas de doute.
En conclusion, l’apnée, bien que défiante et potentiellement dangereuse si pratiquée sans précautions, présente un risque de maladie de décompression considérablement inférieur à celui de la plongée en scaphandre grâce à la durée limitée des plongées et aux adaptations physiologiques spécifiques. Cependant, le respect des règles de sécurité et la prise de conscience des limites de son propre corps restent primordiaux pour profiter de la beauté des fonds marins en toute sérénité.
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