Pourquoi mon corps ne fixe pas le faire ?

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Plusieurs facteurs peuvent expliquer une carence en fer : une alimentation pauvre en fer héminique (viande, poisson), des règles abondantes, une grossesse, un effort physique intense et prolongé, ou encore certaines maladies digestives comme la maladie cœliaque ou la maladie de Crohn.
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Pourquoi mon corps ne fixe-t-il pas le fer ? Le mystère de l’absorption déficiente.

La fatigue chronique, des vertiges, des ongles cassants… autant de symptômes qui peuvent pointer vers une carence en fer, un problème de santé fréquent, et souvent sous-estimé. Mais même avec une alimentation riche en fer, certains individus peinent à en assimiler suffisamment. Pourquoi ? Le corps humain ne se contente pas d’ingérer du fer ; il doit le fixer efficacement. Plusieurs mécanismes complexes entrent en jeu, et une défaillance à n’importe quel niveau peut expliquer une carence, même en présence d’un apport suffisant.

Contrairement à une idée reçue, la quantité de fer ingérée n’est pas le seul facteur déterminant. Le type de fer, son absorption intestinale et l’état de santé général jouent tous un rôle crucial. Analysons ces éléments plus en détail :

1. La qualité du fer ingéré : héminique vs non-héminique:

Le fer se présente sous deux formes : héminique et non-héminique. Le fer héminique, présent dans les viandes rouges, le poisson et la volaille, est beaucoup mieux absorbé par l’organisme (environ 25%) que le fer non-héminique (végétaux, légumineuses, céréales enrichies), dont l’absorption ne dépasse pas 5%. Une alimentation végétarienne ou végétalienne, bien que riche en fer non-héminique, requiert donc une attention particulière et souvent une supplémentation pour garantir des apports suffisants. La consommation de vitamine C, qui facilite l’absorption du fer non-héminique, est essentielle dans ce cas.

2. Les facteurs influençant l’absorption intestinale:

L’absorption du fer se déroule principalement au niveau du duodénum. Divers facteurs peuvent perturber ce processus :

  • Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, par exemple, endommagent la muqueuse intestinale, réduisant ainsi la capacité d’absorption du fer.
  • La maladie cœliaque : Cette intolérance au gluten altère la structure de l’intestin grêle, impactant négativement l’absorption de nombreux nutriments, dont le fer.
  • Les infections intestinales : Parasites, bactéries ou virus peuvent perturber la flore intestinale et compromettre l’absorption du fer.
  • Les opérations chirurgicales digestives : Toute intervention sur le tube digestif, notamment au niveau du duodénum, peut affecter l’absorption du fer.
  • Les médicaments : Certains médicaments, notamment les antiacides et les inhibiteurs de la pompe à protons, peuvent interférer avec l’absorption du fer.

3. Les facteurs augmentant les besoins en fer :

Des besoins accrus en fer peuvent également expliquer une carence malgré un apport alimentaire suffisant. Citons notamment :

  • Les règles abondantes (ménorragies) : Les pertes menstruelles importantes constituent une cause fréquente de carence en fer chez les femmes.
  • La grossesse et l’allaitement : L’organisme de la mère nécessite un apport supplémentaire de fer pour le développement du fœtus et la production de lait.
  • L’effort physique intense et prolongé : Les sportifs d’endurance, par exemple, peuvent présenter des besoins accrus en fer en raison d’une augmentation de la destruction des globules rouges.
  • Certaines maladies chroniques : Certaines affections, comme les maladies rénales chroniques ou les cancers, peuvent augmenter les besoins en fer.

Conclusion :

Une carence en fer n’est pas toujours liée à un manque d’apport alimentaire. L’interaction complexe entre la qualité du fer ingéré, l’état de la muqueuse intestinale et les besoins individuels explique pourquoi certaines personnes souffrent d’une carence malgré une alimentation apparemment équilibrée. Face à des symptômes évocateurs, il est crucial de consulter un médecin pour identifier la cause de la carence et mettre en place un traitement adapté, qui peut inclure des suppléments de fer et/ou le traitement des affections sous-jacentes. L’auto-médication est à éviter.