Pourquoi s'appelle la mer rouge ?

Le Mystère de la Mer Rouge : Pourquoi cette couleur sanglante ?

La Mer Rouge, cette étendue d’eau chaude et salée nichée entre l’Afrique et la péninsule arabique, tire son nom d’une couleur qui, bien qu’évocatrice, reste sujette à interprétation. Contrairement à une idée reçue, la Mer Rouge n’est pas toujours rouge vif. Son appellation, ancrée dans l’histoire depuis l’Antiquité, pose un mystère fascinant que la science tente de percer, sans pour autant détenir de réponse définitive.

L’hypothèse la plus communément admise repose sur la présence de certaines algues et micro-organismes. Plusieurs espèces, notamment des cyanobactéries (ou algues bleu-vert), possèdent la capacité de produire des pigments rouges. Sous certaines conditions, comme une forte prolifération due à des variations de température, de salinité ou de luminosité, ces algues peuvent teinter l’eau d’une nuance rougeâtre, voire brun-rougeâtre. Ce phénomène, bien que temporaire, pourrait avoir marqué les esprits des premiers navigateurs et contributeurs à la toponymie de la région. Il s’agirait alors d’une observation ponctuelle, amplifiée par le récit et la légende.

Cependant, la simple présence d’algues ne suffit pas à expliquer pleinement le nom pérenne de la Mer Rouge. L’intensité et la fréquence de ces “efflorescences algales” sont débattues, et il est peu probable qu’elles suffisent à justifier un nom aussi durable. D’autres facteurs pourraient contribuer à la perception de la couleur rouge :

• Le reflet des montagnes environnantes : Les montagnes désertiques bordant la Mer Rouge, riches en roches rouges et ocres, pourraient refléter leur teinte dans l’eau, particulièrement au lever et au coucher du soleil. Cette contribution chromatique, combinée à la présence d’algues, renforcerait l’impression d’une mer rougeoyante.

• Phénomènes géologiques et sédimentaires : Certaines particules en suspension dans l’eau, provenant de l’érosion des montagnes ou de sources sous-marines, pourraient également influer sur la couleur perçue. Des dépôts de sédiments riches en oxyde de fer, par exemple, pourraient contribuer à une coloration rougeâtre.

En conclusion, le nom “Mer Rouge” reste un mystère captivant. Bien que la prolifération d’algues produisant des pigments rouges soit une explication plausible, elle n’explique pas à elle seule la pérennité de ce nom. Il est fort probable qu’une combinaison de facteurs – la présence d’algues, la réflexion de la lumière sur les montagnes, et peut-être des phénomènes sédimentaires – ait contribué à la perception et à la désignation de cette mer au fil des siècles. L’histoire et l’observation des navigateurs anciens, confrontés à ce spectacle peut-être inhabituel, se sont mêlées pour forger le nom énigmatique qui perdure jusqu’à nos jours. Le mystère de la Mer Rouge, donc, ne réside pas tant dans une explication unique et définitive, que dans la superposition de multiples facteurs contribuant à cette perception chromatique mémorable.