Quel animal fait toin-toin ?

Le “coin-coin” du canard : mythe et réalité d’un cri emblématique

Le canard est instantanément associé au “coin-coin”, un cri si profondément ancré dans notre imaginaire collectif qu’il figure dans les comptines enfantines et les dessins animés. Pourtant, cette représentation sonore simplifiée masque une réalité bien plus complexe et fascinante. Si le “coin-coin” stéréotypé est souvent attribué à la femelle, le canard, selon son espèce, son sexe et la situation, produit une variété étonnante de vocalises.

Loin de se limiter à un simple “coin-coin”, la cane, plus loquace que le mâle, émet plutôt un cancanement, une sorte de caquètement rauque et répétitif qui peut s’écrire “can-can” ou “couac-couac”. Ce son, souvent perçu comme un “coin-coin” accéléré et plus grave, sert à communiquer avec ses canetons, à alerter d’un danger ou à exprimer son mécontentement.

Le canard mâle, quant à lui, est généralement plus silencieux. Son répertoire vocal inclut des sifflements, des soufflements, des grognements et même des sons proches du “rab-rab”. Loin du “coin-coin” classique, ces vocalisations, souvent plus discrètes, jouent un rôle crucial dans la parade nuptiale et la défense du territoire.

La diversité des espèces de canards contribue également à la richesse de leurs expressions vocales. Le colvert, le plus commun en France, a un cancanement caractéristique, tandis que d’autres espèces, comme le canard siffleur, émettent des sifflements aigus et mélodieux. Le canard chipeau, lui, produit un son plus grave et rauque.

L’attribution systématique du “coin-coin” au canard est donc une simplification excessive. Ce cri emblématique, fruit d’une perception humaine et d’une représentation culturelle, ne reflète pas la complexité et la diversité des vocalisations de ces oiseaux. En prêtant une oreille attentive aux canards, on découvre un monde sonore bien plus riche et nuancé que le simple “coin-coin” de notre enfance.