Quel animal n’a pas besoin de manger ?

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Les tardigrades, maîtres de la survie, peuvent jeûner des années grâce à leur cryptobiose, une adaptation à des conditions environnementales extrêmes. Cette stratégie, partagée avec certains animaux comme le manchot empereur, leur permet de survivre en état de dormance.

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L’incroyable jeûne du tardigrade : survivre sans manger pendant des années

On pourrait croire qu’aucun animal ne peut survivre sans se nourrir. Pourtant, le tardigrade, cette minuscule créature aussi appelée ourson d’eau, défie cette loi fondamentale du vivant grâce à un super-pouvoir : la cryptobiose. Ce mécanisme d’adaptation extrême lui permet d’entrer dans un état de dormance, une sorte de « pause » biologique, et de supporter des conditions environnementales qui tueraient la plupart des autres organismes. Et pendant cette période, le tardigrade peut se passer de nourriture, parfois pendant des années, voire des décennies.

La cryptobiose n’est pas un simple sommeil. C’est un processus complexe au cours duquel le métabolisme du tardigrade est quasiment stoppé. Il se déshydrate, rétractant ses huit pattes et adoptant une forme de tonneau appelée « tun ». Dans cet état, il peut résister à des températures extrêmes, allant du zéro absolu à plus de 150°C, à des pressions écrasantes, au vide spatial et même à des doses massives de radiations. Autant dire qu’une petite période de jeûne est un jeu d’enfant pour lui !

Si le tardigrade est le champion incontesté de la cryptobiose et du jeûne prolongé qui l’accompagne, il n’est pas le seul animal à posséder des mécanismes d’adaptation similaires. Le manchot empereur, par exemple, utilise une forme de « mini-cryptobiose » lors de ses longues périodes de jeûne pendant la reproduction en Antarctique. Cependant, la durée et la profondeur de cet état sont bien moindres que chez le tardigrade. D’autres organismes, comme certains nématodes, rotifères et arthropodes, peuvent également entrer en cryptobiose, mais aucun n’atteint le niveau de résistance et la durée de survie du tardigrade.

La cryptobiose du tardigrade fascine les scientifiques. Comprendre les mécanismes moléculaires à l’œuvre pourrait avoir des applications importantes dans divers domaines, de la conservation d’organes à la médecine spatiale. Imaginez pouvoir mettre le corps humain « en pause » pour de longs voyages interstellaires ou pour préserver des organes en attente de transplantation ! Le tardigrade, ce minuscule maître de la survie, pourrait bien détenir la clé de ces avancées futures. En attendant, il continue d’impressionner par sa capacité à jeûner pendant des années, un exploit qui le place au sommet de la résistance dans le règne animal.