Quel est l'animal qui peut rester le plus longtemps sans respirer ?

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Certains animaux, notamment les cétacés comme la baleine de Cuvier, peuvent rester très longtemps sous leau sans respirer, parfois plusieurs heures.
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Le champion de l’apnée animale : une question de stratégie, pas seulement de poumons

La question de l’animal capable de rester le plus longtemps sans respirer fascine et suscite souvent des réponses hâtives. Si les images de baleines plongeant à des profondeurs abyssales nous viennent immédiatement à l’esprit, la réalité est plus nuancée que le simple constat d’une capacité pulmonaire exceptionnelle. Le temps passé en apnée dépend en effet d’une combinaison complexe de facteurs physiologiques et comportementaux, qui varient considérablement selon l’espèce.

Bien que des cétacés comme la baleine de Cuvier soient capables de prouesses impressionnantes, atteignant des durées d’apnée de plus d’une heure et demie voire deux heures dans certains cas, leur record n’est pas absolu et dépend de plusieurs paramètres. Leur capacité à rester sous l’eau si longtemps repose sur plusieurs adaptations :

  • Myoglobine accrue: Leurs muscles contiennent des quantités exceptionnellement élevées de myoglobine, une protéine qui stocke l’oxygène, permettant de fournir de l’oxygène aux muscles même en l’absence de respiration.
  • Bradycardie et vasoconstriction: Leur rythme cardiaque ralentit significativement et la circulation sanguine est redirigée vers les organes vitaux, préservant ainsi l’oxygène disponible.
  • Poumons effondrables: Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les poumons des baleines s’effondrent partiellement lors de la plongée profonde, évitant ainsi l’absorption d’azote dangereux et réduisant le risque de barotraumatisme.
  • Métabolisme ralenti: Leur métabolisme ralentit, réduisant les besoins en oxygène.

Cependant, qualifier la baleine de Cuvier d’animal capable de rester le plus longtemps sans respirer serait une simplification excessive. Certaines espèces de phoques, par exemple, exhibent également des capacités d’apnée remarquables, mais leur durée sous l’eau est généralement inférieure. La différence réside peut-être davantage dans la durée des plongées et les profondeurs atteintes que dans la durée absolue d’apnée sans mouvement.

Il est crucial de noter qu’il n’existe pas de données scientifiques concluantes permettant d’établir un classement définitif des animaux selon leur capacité d’apnée. La méthodologie de mesure varie, les conditions environnementales influencent les performances, et l’observation d’animaux dans leur milieu naturel reste complexe. De plus, l’apnée des mammifères marins est un domaine de recherche toujours en évolution, avec des découvertes régulières qui remettent en question les idées préconçues.

En conclusion, si les baleines de Cuvier représentent des exemples impressionnants d’adaptation physiologique à la plongée prolongée, la recherche d’un “champion absolu” de l’apnée animale reste un exercice délicat, nécessitant une prise en compte plus fine des différentes stratégies employées par les espèces aquatiques pour survivre en apnée. Le mystère de l’apnée animale continue de fasciner et d’inciter à la poursuite de la recherche scientifique.