Quel pays a inventé le métro ?

La course souterraine : Qui a vraiment inventé le métro ? Londres, Paris… et la complexité de l’innovation.

L’histoire de l’invention du métro, loin d’être une simple attribution à un seul pays, se révèle être une course passionnante, un récit tissé de rivalités techniques et d’avancées simultanées. Si Londres arbore fièrement le titre de ville ayant inauguré le premier métro en 1863 avec le Metropolitan Railway, l’affirmation d’une paternité exclusive est une simplification excessive. En réalité, la genèse du transport souterrain urbain est le fruit d’une convergence d’idées et d’efforts déployés dans plusieurs pays, et la France y tient une place prépondérante.

L’affirmation selon laquelle Londres a été la première à concrétiser le projet est indéniable. Le Metropolitan Railway, avec ses locomotives à vapeur crachant de la fumée dans des tunnels étroits, représente une étape charnière. Cependant, il ne s’agit pas d’une invention ex nihilo. La nécessité de désengorger les centres urbains, de plus en plus congestionnés par l’essor industriel et démographique du XIXe siècle, était une préoccupation partagée par de nombreux pays. Et en France, cette préoccupation a donné lieu à des réflexions et des projets bien avant l’ouverture du Metropolitan Railway.

Dès le milieu du XIXe siècle, des ingénieurs français, mus par des ambitions similaires à leurs homologues britanniques, exploraient activement des solutions de transport souterrain. Leur réflexion, nourrie par les contraintes géologiques et urbanistiques spécifiques au territoire français, a abouti à des conceptions et à des expérimentations qui, même si elles n’ont pas débouché sur une réalisation aussi rapide que celle de Londres, témoignent d’une recherche technique de premier plan. Ces projets, souvent restés à l’état de plans ou de prototypes, ne doivent pas être occultés dans l’histoire de l’invention du métro.

On pourrait donc parler d’une “co-invention”, d’une convergence d’innovations. Londres a eu le mérite d’inaugurer la première ligne, mais cette réalisation repose sur des réflexions et des développements techniques qui se sont déroulés parallèlement en France, et probablement dans d’autres pays. La question de la paternité devient alors moins pertinente que celle de la contribution de différents acteurs à l’émergence d’une solution révolutionnaire à un problème commun : la mobilité urbaine. L’histoire du métro est ainsi une histoire de collaboration inconsciente, d’échanges d’idées, et finalement, d’un formidable témoignage de l’ingéniosité humaine face aux défis de l’urbanisation.