Quelle enzyme qui compose la salive a un rôle digestif ?

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La salive, grâce à lamylase salivaire, initie la digestion des glucides. Cette enzyme décompose les molécules complexes damidon, présentes dans des aliments comme le pain ou les pommes de terre, en sucres plus simples tels que le glucose. Ce processus amorce ainsi la transformation des glucides dès la bouche.

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L’Amylase Salivaire : Le Premier Pas de la Digestion des Glucides

La digestion, processus complexe et vital, commence bien avant l’arrivée de la nourriture dans l’estomac. En effet, la bouche, grâce à un élément souvent négligé, la salive, joue un rôle crucial dans la dégradation initiale des aliments. Au cœur de cette action préliminaire se trouve une enzyme essentielle : l’amylase salivaire, également connue sous le nom de ptyaline.

Contrairement à une idée répandue qui restreint le rôle de la digestion buccale à la mastication et à la formation du bol alimentaire, l’amylase salivaire initie véritablement la digestion des glucides. Cette enzyme, produite par les glandes salivaires (glandes parotides, submandibulaires et sublinguales), est une hydrolase, c’est-à-dire qu’elle catalyse l’hydrolyse de liaisons chimiques spécifiques. Dans le cas de l’amylase salivaire, la cible est l’amidon, un polysaccharide complexe constitué de longues chaînes de glucose.

L’amidon, présent en abondance dans de nombreux aliments de notre alimentation quotidienne tels que le pain, les pâtes, les pommes de terre, le riz et les légumineuses, est une source majeure d’énergie pour l’organisme. Cependant, sous sa forme native, il est inutilisable par l’organisme. C’est ici que l’amylase salivaire intervient. En agissant sur les liaisons α-1,4-glycosidiques de l’amidon, elle le fragmente en molécules plus petites, notamment des dextrines et du maltose (un disaccharide composé de deux molécules de glucose).

Le processus est optimisé par le milieu buccal : la salive, légèrement alcaline (pH compris entre 6,5 et 7), offre un environnement favorable à l’activité enzymatique de l’amylase. La mastication, en fragmentant mécaniquement les aliments, augmente la surface de contact entre l’enzyme et son substrat, accélérant ainsi la réaction. Le temps de contact relativement court entre la nourriture et l’amylase dans la bouche limite l’étendue de la digestion amylacée à ce stade, mais cette phase initiale est néanmoins essentielle. La digestion de l’amidon se poursuivra dans le duodénum grâce à l’amylase pancréatique, qui reprend le processus là où l’amylase salivaire l’a laissé.

En conclusion, l’amylase salivaire, loin d’être un simple acteur secondaire, joue un rôle clé dans la digestion en initiant la dégradation de l’amidon, un glucide majeur de notre alimentation. Ce processus précoce, qui débute dans la bouche, témoigne de l’efficacité et de la complexité du système digestif humain, où chaque étape contribue à l’assimilation optimale des nutriments.