Quelle est la première couleur au monde ?

L’Ocre Rouge : Le Premier Coup de Pinceau de l’Humanité ?

Si l’on devait attribuer une “première couleur” à l’humanité, l’ocre rouge apparaît comme le candidat le plus solide. Loin d’une simple spéculation artistique, cette affirmation s’appuie sur des découvertes archéologiques concrètes qui nous plongent au cœur de la préhistoire.

L’ocre rouge n’est pas une couleur synthétique créée par la chimie moderne. C’est une argile naturelle, teinte d’une nuance chaude et terreuse par la présence d’hématite, un oxyde de fer. Cette substance facilement accessible a été retrouvée sur des sites archéologiques datant d’il y a des centaines de milliers d’années, témoignant d’une utilisation précoce et répandue.

Bien plus qu’un simple pigment, l’ocre rouge était un outil polyvalent :

• Art rupestre : Les peintures pariétales retrouvées dans les grottes préhistoriques du monde entier présentent souvent des teintes rouges dominantes, obtenues à partir d’ocre. Ces représentations animales et symboliques témoignent d’une capacité d’abstraction et d’une expression artistique déjà présentes chez nos ancêtres.
• Rituels funéraires : L’ocre rouge était souvent utilisé pour recouvrir les corps des défunts. Cette pratique, observée sur de nombreux sites funéraires, suggère une valeur symbolique profonde, peut-être liée à la vie, au sang ou à la fertilité.
• Protection et cosmétique : L’ocre rouge pouvait également servir de protection solaire primitive ou être utilisée à des fins cosmétiques, laissant supposer une conscience de l’apparence et une volonté de se différencier.
• Outil : Des études récentes suggèrent que l’ocre rouge pouvait être utilisé comme adhésif, facilitant la fabrication d’outils en pierre plus complexes.

Un héritage qui perdure :

Si les pigments synthétiques ont depuis longtemps envahi nos palettes, l’ocre rouge continue d’être exploitée de nos jours. Son origine naturelle et sa teinte chaleureuse lui confèrent un charme particulier. On la retrouve encore dans la fabrication de peintures, de cosmétiques naturels et dans certains arts traditionnels.

En conclusion :

L’ocre rouge, bien plus qu’une simple couleur, est un témoignage fascinant de l’histoire de l’humanité. Sa présence omniprésente dans les vestiges archéologiques, son utilisation diversifiée et sa persistance à travers les âges en font un candidat de choix pour le titre de “première couleur” utilisée par l’homme. Elle nous rappelle que la fascination pour la couleur et la volonté de s’exprimer par son biais sont ancrées profondément dans notre passé. Elle nous invite à contempler le chemin parcouru et à apprécier la richesse de notre héritage culturel, une teinte rouge à la fois.