Quelles sont les causes de la dureté de la viande ?

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La dureté de la viande dépend du refroidissement post-abattage (plus elle refroidit vite, plus elle est dure), de la durée de maturation (effet notable uniquement pour les cuissons à 80 °C) et de la température de cuisson (plus basse = plus tendre).

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La tendreté de la viande : un subtil équilibre entre froid, temps et chaleur

Savourer une viande tendre et juteuse est un plaisir gustatif indéniable. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette texture parfois fondante, parfois coriace ? Contrairement à certaines idées reçues, la tendreté ne dépend pas uniquement de la race de l’animal ou du morceau choisi. Elle résulte d’une subtile alchimie entre le traitement post-abattage, la maturation et la température de cuisson. Décryptons ces trois facteurs clés.

Le refroidissement post-abattage : une course contre la montre pour la tendreté.

Immédiatement après l’abattage, un phénomène crucial entre en jeu : la rigor mortis. Les muscles se raidissent progressivement, impactant directement la texture de la viande. La vitesse de refroidissement joue alors un rôle primordial. Un refroidissement rapide, trop brutal, fige les muscles dans un état contracté, aboutissant à une viande plus dure. À l’inverse, un refroidissement lent et contrôlé permet une relaxation musculaire progressive, favorisant une meilleure tendreté. Ce processus délicat est donc une véritable course contre la montre pour les professionnels de la filière viande.

La maturation : un processus de transformation lente.

Après le refroidissement, la maturation entre en scène. Il s’agit d’un processus enzymatique naturel qui dégrade progressivement les protéines musculaires, contribuant ainsi à l’attendrissement de la viande. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, son impact est principalement perceptible pour les cuissons à basse température, autour de 80°C. Pour les cuissons à plus haute température, l’effet de la maturation est souvent masqué par les transformations thermiques plus rapides. La durée de maturation, variant de quelques jours à plusieurs semaines selon les techniques et le type de viande, est donc un paramètre à prendre en compte, notamment pour les amateurs de viandes mijotées ou braisées.

La température de cuisson : le dernier maillon de la chaîne.

Enfin, la température de cuisson est l’ultime étape qui déterminera la tendreté finale de la viande. Une cuisson à haute température provoque une contraction brutale des fibres musculaires, expulsant l’eau contenue dans la viande et la rendant sèche et coriace. A contrario, une cuisson à basse température, lente et douce, préserve l’hydratation et favorise la dénaturation progressive des protéines, garantissant une viande tendre et savoureuse. C’est pourquoi les techniques de cuisson lente, comme la cuisson sous vide ou à basse température au four, sont particulièrement appréciées pour les morceaux de viande réputés plus coriaces.

En conclusion, la tendreté de la viande n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’une combinaison précise entre la rapidité du refroidissement post-abattage, la durée de maturation et la température de cuisson. Comprendre ces interactions permet d’apprécier pleinement les nuances de texture et de savourer une viande à son plein potentiel.