Quels sont les 4 types de masculinité ?

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Selon les études sur le genre, il existe plusieurs formes didentité masculine. On distingue notamment la masculinité hégémonique, modèle dominant valorisé, et la masculinité complice, qui bénéficie des avantages de la première sans nécessairement lincarner pleinement. Sajoutent la masculinité opprimée, victime de discriminations, et la masculinité marginalisée, exclue du modèle dominant. Enfin, la masculinité protestataire soppose aux normes établies.

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Au-delà du stéréotype : Décrypter les quatre facettes de la masculinité

La masculinité, loin d’être un bloc monolithique, se décline en une multitude de formes, souvent complexes et contradictoires. Si le stéréotype du “homme viril” persiste, la recherche en genre a mis en lumière une diversité insoupçonnée, permettant de mieux comprendre les expériences vécues par les hommes. Plutôt que de parler de “types” rigides, il est plus pertinent de considérer des catégories analytiques, des tendances qui se recoupent et se nuancent. Nous nous concentrerons ici sur quatre approches clés pour déconstruire la notion de masculinité :

1. La masculinité hégémonique : Le modèle dominant, mais fragile.

Cette catégorie décrit la forme de masculinité dominante, idéalement valorisée par la société. Elle est souvent associée à la force physique, à l’agressivité contenue, à l’autonomie, à la réussite professionnelle et à la suppression des émotions jugées “féminines”. Ce modèle, pourtant puissant, est paradoxalement fragile. Il repose sur une hiérarchie de genre qui opprime tant les femmes que les hommes qui ne s’y conforment pas. La pression de constamment se conformer à cet idéal peut engendrer un stress important et des difficultés psychologiques pour ceux qui l’incarnent. Il est important de noter que la masculinité hégémonique n’est pas une entité statique; elle évolue en fonction des contextes sociaux et culturels.

2. La masculinité complice : Bénéficiaire silencieuse du système.

Ce type de masculinité désigne les hommes qui, sans nécessairement incarner pleinement les caractéristiques de la masculinité hégémonique, bénéficient tout de même de ses privilèges. Ils peuvent ne pas adhérer à tous les aspects de ce modèle, mais profitent de la structure patriarcale qui le soutient. Ils peuvent, par exemple, bénéficier d’un accès plus facile à l’emploi ou à des positions de pouvoir sans avoir à constamment démontrer leur conformité à l’idéal dominant. Cette complicité passive contribue au maintien du système inégalitaire, même si elle n’est pas toujours consciente ou intentionnelle.

3. La masculinité marginalisée : Exclue du modèle dominant.

Cette catégorie englobe les hommes qui, en raison de leur origine ethnique, de leur orientation sexuelle, de leur handicap ou d’autres facteurs, sont exclus de la masculinité hégémonique et subissent des formes de discrimination. Ils ne correspondent pas aux stéréotypes dominants et sont souvent confrontés à des préjugés et à des difficultés d’intégration sociale. Cette exclusion peut entraîner des sentiments de frustration, d’invisibilité et d’isolement. Comprendre cette forme de masculinité est crucial pour lutter contre les inégalités et les discriminations multiples qui affectent certains hommes.

4. La masculinité protestataire : Une remise en question active.

Enfin, la masculinité protestataire désigne les hommes qui remettent activement en question les normes et les attentes associées à la masculinité traditionnelle. Ils cherchent à déconstruire les stéréotypes et à promouvoir des modèles plus égalitaires. Ce type de masculinité implique un engagement conscient à repenser les relations de genre et à lutter contre les inégalités. Il s’agit d’une forme de masculinité en constante évolution, qui s’adapte et s’enrichit des luttes féministes et des mouvements pour la justice sociale.

Il est essentiel de comprendre que ces quatre catégories ne sont pas mutuellement exclusives. Un homme peut présenter des traits de plusieurs de ces masculinités simultanément, et son expérience peut évoluer au cours de sa vie. L’analyse de ces différentes facettes permet une meilleure compréhension de la complexité de l’identité masculine et ouvre la voie à des relations de genre plus justes et égalitaires.