Quels sont les arguments en faveur de la théorie de la dérive des continents ?

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La concordance des formes côtières, notamment entre lAfrique et lAmérique du Sud, suggère lexistence passée dun supercontinent unique. Cette observation, clé de la théorie de Wegener sur la dérive des continents, appuie lidée dune Pangée originelle.
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La danse des continents : les preuves tangibles de la dérive

L’idée que les continents, tels des radeaux à la dérive, se déplacent à la surface de la Terre, peut paraître audacieuse. Pourtant, loin d’être une simple spéculation, la théorie de la dérive des continents, initialement proposée par Alfred Wegener, repose sur un ensemble de preuves convaincantes. Si l’emblématique “puzzle” des côtes africaines et sud-américaines est souvent cité, il ne constitue qu’une pièce d’un dossier bien plus étoffé. Explorons les arguments qui étayent cette fascinante théorie, témoignant d’une Terre en perpétuelle mutation.

L’emboîtement des lignes côtières, notamment entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, est sans doute l’observation la plus frappante. Imaginez découper les continents sur une carte et tenter de les assembler. La correspondance, bien qu’imparfaite due à l’érosion et aux variations du niveau de la mer, est indéniable. Ce constat initial, pierre angulaire de la théorie de Wegener, suggère fortement l’existence passée d’une masse continentale unique, la Pangée. Mais la “coïncidence” ne s’arrête pas là.

Au-delà des formes continentales, la distribution de certaines formations géologiques renforce l’hypothèse d’une Pangée. Des chaînes de montagnes, interrompues par l’océan Atlantique, se retrouvent de part et d’autre, avec des compositions rocheuses et des âges similaires. Par exemple, les Appalaches en Amérique du Nord semblent se prolonger en Europe avec les chaînes calédoniennes d’Écosse et de Scandinavie. Difficile d’imaginer une telle similitude sans un passé continental commun.

De plus, la présence de fossiles identiques sur des continents aujourd’hui séparés par de vastes océans constitue un argument paléontologique de poids. Des restes de Mesosaurus, un reptile d’eau douce, ont été découverts en Afrique australe et au Brésil. Comment expliquer cette distribution si ces continents ont toujours été séparés ? La présence de fossiles de Glossopteris, une plante fossile, en Antarctique, en Inde, en Australie et en Afrique du Sud, renforce encore ce point. Ces organismes n’auraient pu traverser les océans actuels. Leur présence sur des continents différents témoigne d’une connexion terrestre passée.

Enfin, des traces de glaciations anciennes, datant de la même période, ont été retrouvées sur des continents actuellement situés sous des latitudes tropicales. Des stries glaciaires, marques laissées par le passage des glaciers, sont présentes en Afrique, en Inde, en Australie et en Amérique du Sud. L’hypothèse d’une Pangée, située plus au sud, offre une explication cohérente à cette distribution anormale des traces glaciaires.

En conclusion, la théorie de la dérive des continents ne repose pas sur la seule observation de la complémentarité des côtes. La convergence de preuves géologiques, paléontologiques et paléoclimatiques dessine un tableau cohérent, pointant vers une Terre dynamique dont les continents, en perpétuel mouvement, continuent de remodeler le visage de notre planète.