Quel est le pays qui a beaucoup d'or en Afrique ?

L’or africain : un trésor mal contrôlé, le Ghana en tête mais les Émirats Arabes Unis au cœur d’un trafic opaque

L’Afrique, continent riche en ressources naturelles, abrite d’importantes réserves aurifères. Si l’image d’un continent débordant d’or est largement répandue, la réalité de sa production et de son commerce est bien plus complexe, voire trouble. En 2022, le Ghana s’est imposé comme le premier producteur d’or africain, surpassant des nations historiques comme le Mali et l’Afrique du Sud. Cependant, ce leadership économique cache une face sombre, celle d’un trafic illicite prospère, dont les Émirats Arabes Unis apparaissent comme le principal bénéficiaire.

Le Ghana, avec ses mines industrielles et artisanales, a su exploiter son potentiel aurifère pour devenir un acteur majeur sur le marché international. Cette performance témoigne d’investissements importants dans le secteur minier, mais aussi de la disponibilité d’une main-d’œuvre importante, même si les conditions de travail restent souvent préoccupantes. Le Mali, deuxième producteur, et l’Afrique du Sud, malgré un déclin de sa production historique, conservent une place importante dans la production continentale. Ces trois pays représentent une part significative de l’or officiellement exporté.

Néanmoins, une grande partie de l’or extrait en Afrique ne suit pas les canaux officiels. Les estimations varient, mais le phénomène de l’or de contrebande est considérable. Les données disponibles montrent que les Émirats Arabes Unis sont devenus le principal hub de ce trafic illégal. En 2022, près de 405 tonnes d’or non déclarées y auraient transité, selon certaines estimations. Ce chiffre colossal souligne l’ampleur du problème et interroge sur les mécanismes de contrôle douanier et la responsabilité des acteurs impliqués dans cette chaîne d’approvisionnement opaque.

Ce trafic illicite a de nombreuses conséquences néfastes. Il prive les États africains de recettes fiscales essentielles à leur développement, favorise la corruption, alimente les conflits armés et maintient des conditions de travail précaires pour les mineurs artisanaux. De plus, l’opacité du marché de l’or facilite le blanchiment d’argent et le financement d’activités criminelles.

Pour lutter contre ce phénomène, une coopération internationale renforcée est nécessaire. Il est impératif d’améliorer les mécanismes de traçabilité de l’or, de renforcer les contrôles douaniers, de promouvoir la transparence dans les chaînes d’approvisionnement et de soutenir le développement de mines artisanales responsables et réglementées. Seule une action concertée permettra de garantir une exploitation durable des ressources aurifères africaines et de lutter efficacement contre le trafic illégal qui sape le développement du continent. L’avenir de l’or africain dépendra de la capacité des acteurs internationaux et africains à faire face à ce défi majeur.