Pourquoi les Canadiens s'appellent-ils les Habs ?

D’où vient le surnom « Habs » pour les Canadiens de Montréal ? Une histoire bien plus simple qu’on ne le croit.

Le rugissement de la foule, le crissement des patins sur la glace, l’odeur âcre du hockey… tout cela évoque inévitablement les Canadiens de Montréal. Mais pourquoi « Habs » ? Ce surnom, omniprésent au Québec et même au-delà, est souvent associé à tort à « habitants », évoquant une image pittoresque de la population québécoise. La réalité est en fait bien plus prosaïque, et surtout, moins poétique.

Contrairement à la légende persistante, « Habs » n’est pas une abréviation de « habitants ». L’explication, aussi simple qu’elle soit, repose sur une abréviation… de « Canadiens » ! Le « H », initiale du nom de l’équipe, s’est naturellement imposé dans le langage courant, raccourcissant ainsi un nom déjà relativement long. Cette contraction informelle s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre, devenant un marqueur d’identité fort et indissociable de l’équipe.

La consécration du terme « Habs » est souvent attribuée à une anecdote concernant le propriétaire du Madison Square Garden en 1924. Lors d’une annonce, il aurait, par erreur ou par simplification, utilisé le terme « Habs » pour désigner les Canadiens de Montréal. Cet incident, plutôt que de semer la confusion, aurait au contraire contribué à populariser le surnom auprès d’un public plus large, au-delà des frontières du Québec. Le « H » simple et efficace a ainsi transcendé son origine purement abréviative, devenant un symbole puissant et chargé d’histoire pour les amateurs de hockey.

En conclusion, le mystère du « Habs » est résolu : pas de signification poétique cachée, pas d’évocation romantique des « habitants ». Simplement, un « H » pour « Canadiens », une abréviation devenue légende grâce à l’usage et à une pincée d’histoire fortuite. Le surnom, loin d’être une complexité linguistique, témoigne au contraire de la simplicité et de la force d’un raccourci efficace qui a su s’ancrer durablement dans le cœur des partisans. Et c’est peut-être là, dans cette simplicité, que réside toute la magie du « Habs ».