Comment localiser un sous-marin ?

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La position dun sous-marin peut être estimée à partir de son trajet et de sa vitesse, ou observée grâce à des repères terrestres, des observations célestes ou des moyens radioélectriques (radar).

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Localiser un sous-marin : un défi multiforme

Localiser un sous-marin, véritable fantôme des profondeurs, relève d’un défi technologique et stratégique complexe. Contrairement à un navire de surface, facilement repérable par sa visibilité et ses émissions radar, le sous-marin s’efforce de rester invisible, jouant sur l’immensité de l’océan pour se dissimuler. Pourtant, plusieurs méthodes, plus ou moins sophistiquées, permettent d’estimer ou de confirmer sa position. Ce n’est pas une science exacte, mais une convergence d’indices et de technologies.

1. L’estimation par trajet et vitesse: La méthode la plus basique, et souvent le point de départ de toute recherche, consiste à extrapoler la position d’un sous-marin à partir de sa dernière position connue, de sa vitesse et de sa route. Cette méthode, cependant, est très imprécise. Elle est fortement dépendante de la précision des informations initiales et ne tient pas compte des courants marins, des variations de vitesse ou des manœuvres imprévues du sous-marin. Elle sert surtout de première approximation pour concentrer les efforts de recherche dans une zone plus restreinte.

2. L’observation passive : l’écoute du silence: La détection acoustique est l’une des méthodes les plus efficaces. Des hydrophones, déployés à partir de navires ou installés sur le fond marin dans le cadre de réseaux d’écoute sous-marins (SOSUS, par exemple), captent les faibles bruits émis par le sous-marin : bruit de ses machines, cavitation de l’hélice, etc. L’analyse du son, sa direction et son intensité, permet de trianguler la position approximative de la cible. L’efficacité de cette méthode dépend cependant de la profondeur, du niveau de bruit ambiant (activité maritime, phénomènes naturels…) et des capacités d’insonorisation du sous-marin lui-même.

3. L’observation active : la recherche sonore et magnétique: Des sonars actifs, émettant des ondes sonores, peuvent détecter les échos renvoyés par le sous-marin. Cependant, cette méthode est bruyante et alerte le sous-marin, lui permettant de prendre des mesures d’évitement. De plus, les fonds marins et la stratification de l’eau peuvent perturber la propagation des ondes sonores. Des capteurs magnétométriques peuvent également être utilisés pour détecter les anomalies magnétiques causées par la masse métallique du sous-marin, mais cette méthode est sensiblement moins précise que l’acoustique.

4. Les moyens complémentaires : le renseignement et l’observation spatiale: L’imagerie satellite, bien que ne permettant pas une localisation directe sous l’eau, peut fournir des informations indirectes. Des anomalies de surface (déversements d’hydrocarbures, concentration inhabituelle de navires), ou la détection d’émissions radioélectriques, peuvent indiquer la présence probable d’un sous-marin dans une zone donnée. Le renseignement humain et électronique joue également un rôle crucial, en collectant des informations sur les plans de navigation, les communications et les activités des sous-marins.

En conclusion, la localisation d’un sous-marin est un processus complexe, combinant des technologies sophistiquées et une analyse minutieuse de multiples données. Il ne s’agit pas d’un repérage précis et instantané, mais d’une estimation progressive qui se raffine au fur et à mesure de la collecte et de l’analyse des informations. L’efficacité de la localisation dépend fortement des capacités du sous-marin à se dissimuler et des ressources technologiques déployées pour sa recherche.