Comment mesurer la visibilité ?

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La visibilité sévalue à laide dun visibilimètre, souvent un diffusomètre ou un transmissomètre associé à un luminancemètre. Cet appareil, muni dun émetteur et dun récepteur, permet de calculer la Portée Optique Météorologique (POM), une donnée essentielle pour évaluer les conditions de visibilité ambiantes.

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Au-delà du brouillard : mesurer la visibilité, une science plus complexe qu’il n’y paraît

La visibilité, cette notion intuitive qui définit la distance à laquelle on peut distinguer des objets, est en réalité un concept complexe à mesurer précisément. Si l’on imagine facilement un automobiliste réduisant sa vitesse par faible visibilité, la quantification objective de ce phénomène nécessite une approche scientifique rigoureuse, loin de la simple appréciation subjective. L’affirmation selon laquelle “la visibilité s’évalue à l’aide d’un visibilimètre, souvent un diffusomètre ou un transmissomètre associé à un luminancemètre” est une simplification, bien qu’elle pointe vers les instruments clés de la mesure. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’appareil, il est crucial de comprendre les facteurs qui influencent la mesure et la variété des techniques employées.

La Portée Optique Météorologique (POM), souvent citée comme la mesure de référence, représente la distance maximale à laquelle un observateur peut identifier un objet de taille et de luminance spécifiées dans des conditions données. Cependant, la POM ne raconte qu’une partie de l’histoire. Elle dépend fortement des conditions atmosphériques :

  • La diffusion de la lumière : Les particules en suspension dans l’air (poussière, fumée, gouttelettes d’eau) diffusent la lumière, réduisant le contraste et la visibilité. Un diffusomètre mesure précisément cette diffusion, fournissant une indication précieuse sur l’impact de ces particules.

  • L’absorption de la lumière : Certaines substances dans l’air absorbent la lumière, réduisant son intensité et affectant la visibilité. Cette absorption est particulièrement importante dans le cas de polluants atmosphériques.

  • La luminance de l’objet et de l’arrière-plan : La capacité à discerner un objet dépend de la différence de luminance entre l’objet et son environnement. Un luminancemètre mesure cette différence, permettant une analyse plus fine de la visibilité. Un objet sombre sur un fond sombre sera plus difficile à voir qu’un objet clair sur un fond sombre, même à la même distance.

  • La longueur d’onde de la lumière : La visibilité dépend également de la longueur d’onde de la lumière utilisée. Les longueurs d’onde plus courtes (bleu, vert) sont plus affectées par la diffusion que les longueurs d’onde plus longues (rouge). C’est pourquoi, par temps brumeux, les objets lointains apparaissent souvent légèrement rougeâtres.

Un transmissomètre, quant à lui, mesure la transmission de la lumière à travers une certaine distance d’air. En mesurant l’atténuation du faisceau lumineux, il permet de calculer indirectement la POM. L’association d’un transmissomètre et d’un luminancemètre offre une mesure plus complète et précise de la visibilité.

Cependant, il est important de souligner que la POM ne décrit pas exhaustivement la visibilité dans toutes les situations. Par exemple, elle ne tient pas compte de l’impact de la réfraction atmosphérique ou de la présence d’obstacles.

En conclusion, mesurer la visibilité est un processus multifactoriel qui dépasse la simple lecture d’un visibilimètre. La compréhension des phénomènes physiques impliqués et l’utilisation d’une combinaison appropriée d’instruments permettent d’obtenir une évaluation plus précise et nuancée de cette donnée essentielle pour de nombreux domaines, de la sécurité routière à l’aviation, en passant par la météorologie et la gestion des risques environnementaux.