Comment respirer dans une Station spatiale ?

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À bord de la Station spatiale internationale (ISS), latmosphère respirable est recréée artificiellement. Des réservoirs doxygène et dazote sont utilisés pour libérer progressivement ces gaz, reproduisant ainsi la composition de lair terrestre.

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Respirer dans l’espace : l’alchimie de l’air à bord de l’ISS

L’image d’un astronaute flottant dans l’immensité du vide spatial, casque vissé sur la tête, est profondément ancrée dans l’imaginaire collectif. Mais qu’en est-il de la respiration à l’intérieur de la Station spatiale internationale (ISS) ? Loin d’être une simple ouverture de sas vers l’extérieur, l’accès à un air respirable est le fruit d’une ingénierie complexe et d’une surveillance constante. L’ISS n’est pas un vaisseau emportant avec lui une réserve d’air gigantesque, mais plutôt une véritable usine miniature à air respirable.

Comme mentionné, l’atmosphère de l’ISS est artificiellement reproduite pour se rapprocher le plus possible de celle de la Terre. Des réservoirs d’oxygène et d’azote, acheminés régulièrement par les vaisseaux de ravitaillement, constituent la matière première de cet air vital. Ces gaz sont ensuite libérés progressivement dans l’environnement confiné de la station, selon un dosage précis pour maintenir une pression et une composition atmosphérique similaires à celles que nous connaissons au niveau de la mer.

Cependant, la simple libération de ces gaz ne suffit pas. L’air expiré par les astronautes est riche en dioxyde de carbone (CO2), un gaz toxique à forte concentration. Un système de filtration sophistiqué, composé d’absorbeurs de CO2, purifie l’air en continu, éliminant ce déchet métabolique. Ces absorbeurs, contenant des matériaux spécifiques comme l’hydroxyde de lithium, captent le CO2 présent dans l’air ambiant. Ils doivent être régulièrement remplacés et renvoyés sur Terre pour être régénérés, assurant ainsi la pérennité du cycle.

Au-delà du CO2, d’autres contaminants, comme les traces d’ammoniac issues de certains équipements, ou les composés organiques volatils (COV) dégagés par les matériaux de la station, sont également filtrés. Des capteurs surveillent en permanence la qualité de l’air, alertant l’équipage et les équipes au sol en cas d’anomalie. Cette surveillance constante est essentielle pour garantir la santé des astronautes, exposés à un environnement confiné sur de longues périodes.

La gestion de l’air respirable à bord de l’ISS est donc bien plus complexe que la simple présence de réservoirs d’oxygène. C’est un processus dynamique, basé sur une combinaison de technologies de pointe : approvisionnement, filtration, surveillance, et recyclage. Une véritable prouesse technologique qui permet de recréer un environnement viable et de repousser les limites de l’exploration spatiale.