Pourquoi ne dit-on pas crypter ?
LANSSI déconseille lemploi du terme « crypter ». Il sagit dun anglicisme impropre. Chiffrer, au contraire, implique la possession de la clé permettant le déchiffrement ultérieur. Utiliser « crypter » est donc une erreur linguistique.
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Crypter ou chiffrer : une question de clarté et de précision
L’usage du verbe “crypter” est de plus en plus répandu, notamment dans le domaine informatique. Cependant, son emploi est linguistiquement incorrect et, surtout, imprécis. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’une simple variante de “chiffrer”, mais d’un anglicisme qui brouille la signification et introduit une ambiguïté indésirable. Pourquoi donc ne dit-on pas “crypter” ? La réponse réside dans la nuance subtile, mais cruciale, qui sépare ces deux verbes.
Le terme “chiffrer”, dérivé du mot “chiffre”, renvoie directement à l’opération de transformation d’un message intelligible en un texte incompréhensible, grâce à un algorithme et une clé. Ce processus implique nécessairement la possession de la clé correspondante pour le déchiffrement ultérieur. Chiffrer, c’est donc poser un verrou dont on possède la clé. On parle ainsi de “données chiffrées” ou d’un “message chiffré”. La précision est totale : on sait que le message est rendu inaccessible sans la clé de déchiffrement.
“Crypter”, en revanche, emprunté à l’anglais “to encrypt”, manque de cette précision. Il évoque une transformation, un brouillage des données, mais n’implique pas explicitement la possession de la clé de décryptage. On pourrait “crypter” des données de manière irréversible, par exemple, en utilisant une méthode de hachage unidirectionnelle. Dans ce cas, la récupération de l’information originale est impossible, même avec la connaissance du processus de transformation. L’utilisation de “crypter” dans ce contexte serait donc trompeuse.
De plus, l’emploi de “crypter” dans un contexte où l’on parle de chiffrement symétrique (avec une seule clé pour chiffrer et déchiffrer) ou asymétrique (avec une clé publique pour chiffrer et une clé privée pour déchiffrer) induit une confusion regrettable. On risque de croire que l’on parle d’un processus simple de masquage des données, alors qu’il s’agit d’un processus complexe régit par des clés cryptographiques.
En conclusion, l’usage du terme “crypter” est à proscrire au profit de “chiffrer”. Ce dernier terme, plus précis et plus conforme à la langue française, reflète fidèlement l’opération de transformation réversible des données grâce à une clé cryptographique. Privilégier “chiffrer” permet d’éviter toute ambiguïté et d’assurer une communication claire et précise sur un sujet aussi sensible que la sécurité des données. L’exactitude linguistique, en ce domaine comme en tous les autres, est essentielle pour garantir la compréhension mutuelle et éviter les malentendus potentiellement préjudiciables.
#Confidentialité#Cryptage#SécuritéCommentez la réponse:
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