Est-ce que tout le monde est riche à Dubaï ?

Dubaï, mirage de richesse ou inégalité criante ?

Dubaï, cité-état aux gratte-ciel perçant les nuages, attire les regards du monde. Symbole de prospérité fulgurante, elle abrite une concentration de fortunes impressionnantes : 72 500 millionnaires, 212 centimillionnaires et 15 milliardaires y résident. L’image d’une ville où tout le monde est riche, pourtant, est une illusion, cachant une réalité sociale complexe et des inégalités profondes.

La richesse, à Dubaï, n’est pas une répartition uniforme. Si l’opulence des gratte-ciel et des centres commerciaux témoigne d’une vitalité économique remarquable, elle cache la précarité de nombreux résidents. La forte présence de travailleurs étrangers, souvent employés dans des conditions difficiles et perçus comme des “mains d’œuvre”, souligne le fossé entre la richesse affichée et les réalités du quotidien. Ces employés, notamment dans les secteurs du bâtiment, du service et du tourisme, contribuent à l’essor économique de Dubaï, mais souvent au prix d’un salaire dérisoire et d’un manque d’accès à des services de base.

Le modèle économique de Dubaï, basé sur l’attrait des investissements étrangers et le développement rapide d’infrastructures luxueuses, a favorisé une accumulation de richesse concentrée dans les mains d’un petit nombre. Les politiques de visa et de permis de travail, conçues pour attirer les entreprises et les capitaux, ont permis l’essor économique, mais au détriment d’une justice sociale parfois fragile.

La question n’est pas de nier la prospérité de Dubaï, mais de la remettre dans son contexte. L’abondance de millionnaires et milliardaires ne saurait masquer la précarité de nombreux individus, souvent considérés comme des “visiteurs temporaires” plutôt que comme des membres à part entière de la communauté.

L’avenir de Dubaï dépendra de sa capacité à réduire les écarts entre une élite financière prospère et une population laborieuse, souvent sous-payée et privée de certaines opportunités. La question de l’intégration sociale et du bien-être général des habitants est cruciale pour le développement durable et la pérennité de cette cité-État, bien au-delà de son attrait touristique et financier. La prospérité collective doit se substituer à une prospérité uniquement concentrée au sommet.