Où a été tourné le film Volver ?

Granátula de Calatrava, berceau de “Volver” et hommage à la Manche

Pedro Almodóvar, cinéaste espagnol reconnu pour ses œuvres vibrantes et ses portraits de femmes fortes, a souvent puisé son inspiration dans les paysages et la culture de sa région natale, la Manche. “Volver” (2006), film poignant explorant les thèmes de la famille, du deuil et des secrets, ne fait pas exception. Si l’histoire se déroule principalement à Madrid, le réalisateur a choisi de tourner la scène d’ouverture, empreinte d’une atmosphère particulière, dans un lieu chargé de sens : le cimetière de Granátula de Calatrava, son village natal.

Ce choix, loin d’être anodin, ancre le film dans une réalité tangible et personnelle. Le cimetière, lieu de mémoire et de recueillement, devient le théâtre d’une scène introductive essentielle pour comprendre la relation complexe entre Raimunda (Penélope Cruz) et sa mère décédée. L’aridité du paysage manchego, balayé par le vent, renforce le sentiment de solitude et de mélancolie qui imprègne cette séquence inaugurale. Almodóvar, en filmant à Granátula de Calatrava, rend non seulement hommage à ses racines, mais confère également au film une authenticité palpable, loin des artifices des studios.

Au-delà de Granátula de Calatrava, le tournage de “Volver” s’est également étendu à Almagro, autre ville de la province de Ciudad Real. Ce n’était pas la première fois qu’Almodóvar posait ses caméras dans cette cité historique, connue pour son Corral de Comedias, un théâtre du XVIIe siècle magnifiquement préservé. Déjà pour “La Fleur de mon secret” (1995), le réalisateur avait choisi Almagro comme décor, démontrant son attachement à la richesse culturelle et patrimoniale de sa région.

En somme, le choix de Granátula de Calatrava et d’Almagro pour le tournage de “Volver” témoigne de l’importance du terroir dans l’œuvre d’Almodóvar. Ces lieux, chargés d’histoire et de souvenirs personnels, contribuent à la singularité du film et à son pouvoir émotionnel. Plus qu’un simple décor, la Manche devient un personnage à part entière, imprégnant l’histoire de sa force tellurique et de sa poésie brute.