Où commence la mer Rouge ?

Aux confins des continents : l’énigmatique point de départ de la mer Rouge

La mer Rouge, ruban d’azur niché entre l’Afrique et l’Asie, fascine par sa biodiversité exubérante et ses eaux cristallines. Ce sanctuaire marin, véritable paradis pour les plongeurs, suscite une question géographique moins évidente : où commence réellement cette étendue d’eau intracontinentale ? Définir un point de départ précis s’avère plus complexe qu’il n’y paraît, car la mer Rouge se fond progressivement avec d’autres masses d’eau, rendant sa délimitation sujette à interprétation.

Au nord, la situation est particulièrement ambiguë. La jonction avec le golfe de Suez, marqué par le canal de Suez, est souvent perçue comme la limite septentrionale. Pourtant, d’un point de vue géologique et océanographique, cette délimitation est artificielle. Le golfe de Suez, lui-même une extension du rift de la mer Rouge, partage des caractéristiques similaires en termes de faune, de flore et de formation géologique. Considérer le canal de Suez comme point de départ revient à ignorer l’unité naturelle que forme l’ensemble.

Plus au sud, le détroit de Bab-el-Mandeb, point de rencontre avec le golfe d’Aden et l’océan Indien, offre une frontière plus tangible. Ce passage étroit, véritable goulot d’étranglement maritime, marque une transition plus nette en termes de salinité, de température et de courants marins. Cependant, même ici, la transition est progressive, et certains considèrent une partie du golfe d’Aden comme une extension naturelle de la mer Rouge.

Ainsi, plutôt que de chercher un point précis sur une carte, il est plus pertinent de considérer la mer Rouge comme un système dynamique, en constante interaction avec son environnement. Son origine se situe au cœur du rift de la mer Rouge, une zone de divergence tectonique où les plaques africaine et arabique s’éloignent l’une de l’autre. C’est ce processus géologique qui a façonné ce bassin unique et continue de le modeler. La question du point de départ devient alors une exploration des gradients et des transitions, une invitation à comprendre la complexité des interactions entre la géologie, l’océanographie et la géographie. La mer Rouge, plus qu’une simple étendue d’eau, se révèle être un écosystème en perpétuelle évolution, dont les frontières, floues et mouvantes, reflètent la dynamique de notre planète.