Pourquoi les voyages en avion me rendent-ils si fatigué ?

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Les sièges inconfortables et le manque doxygène ne sont pas les seuls responsables de la fatigue des voyageurs aériens. La cabine est si pressurisée que lair est sec et déshydratant, contribuant à la fatigue et à la désorientation.
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Le mystère de la fatigue post-vol : bien plus que des sièges inconfortables

Le syndrome du voyageur fatigué est un phénomène universellement reconnu. On attribue souvent cette lassitude aux sièges inconfortables, au manque de sommeil et au décalage horaire. Mais la réalité est plus complexe. Si ces facteurs jouent un rôle, ils ne sont qu’une partie de l’équation. L’environnement même de la cabine d’avion contribue significativement à cette fatigue intense, souvent sous-estimée. Et l’un des coupables les plus insidieux est la pression atmosphérique.

Contrairement à une idée répandue, la cabine d’un avion n’est pas pressurisée à la pression atmosphérique au niveau du sol. Elle est pressurisée à une altitude équivalente à celle de 1 500 à 2 400 mètres. Cette altitude simulée, bien que confortable pour la plupart des passagers, a des conséquences insidieuses sur notre organisme.

La principale conséquence est la déshydratation. À cette altitude, l’air est beaucoup plus sec qu’au niveau du sol. Notre corps, pour maintenir son équilibre hydrique, travaille alors plus dur pour compenser cette sécheresse. Cette perte d’hydratation, même subtile, entraîne une fatigue significative. La déshydratation affecte la concentration, les capacités cognitives et engendre une sensation générale de faiblesse, aggravant le sentiment de fatigue post-vol.

De plus, l’air sec et la pression réduite affectent les niveaux d’oxygène dans le sang. Bien que suffisants pour la plupart des personnes en bonne santé, ces niveaux légèrement inférieurs à la normale peuvent contribuer à la somnolence et à une baisse d’énergie. Couplé à la déshydratation, cet effet peut être amplifié, conduisant à une fatigue plus intense qu’on ne le soupçonnerait.

Au-delà de la pression et de l’air sec, d’autres facteurs contribuent à la fatigue :

  • Les radiations cosmiques: Plus on prend de l’altitude, plus on est exposé aux radiations cosmiques. Bien que les doses reçues lors d’un vol soient faibles, elles peuvent contribuer à une fatigue générale, surtout lors de vols longs courriers.

  • Le cycle circadien perturbé: Le dépaysement, le changement de fuseau horaire et les cycles veille-sommeil perturbés par le vol contribuent à une fatigue accentuée.

Pour pallier ce syndrome, il est crucial d’adopter des mesures préventives :

  • Boire beaucoup d’eau avant, pendant et après le vol. L’hydratation est la clé pour contrer les effets de l’air sec en cabine.

  • Éviter la consommation excessive d’alcool et de caféine. Ces substances aggravent la déshydratation.

  • Se lever et se déplacer régulièrement pendant le vol. Cela stimule la circulation sanguine et aide à prévenir les problèmes liés à l’immobilité prolongée.

  • Dormir suffisamment avant le vol.

En conclusion, la fatigue post-vol est un phénomène multifactoriel. Si les inconforts liés au voyage sont importants, la pression atmosphérique et la déshydratation qui en résultent jouent un rôle majeur, souvent sous-estimé. Une bonne préparation et des mesures préventives simples peuvent aider à atténuer significativement cette fatigue et à rendre le voyage plus agréable.