Quelle est la frontière la plus courte du monde ?

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La frontière Botswana-Zambie, longue de 156 mètres sur le Zambèze, est souvent citée comme la plus courte. Cependant, une frontière hispano-marocaine de seulement 80 mètres existe également. Laquelle est la plus courte est donc sujet à débat.

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La frontière la plus courte du monde : un duel serré entre l’Afrique et l’Europe ?

La question de la plus courte frontière terrestre du monde est loin d’être une affaire tranchée. Si l’on en croit les sources les plus souvent citées, la palme reviendrait à la portion de 156 mètres séparant le Botswana et la Zambie, tracée au beau milieu du fleuve Zambèze. Un point de jonction discret mais crucial pour le commerce et la mobilité entre ces deux pays d’Afrique australe.

Cependant, un challenger surprenant se présente : une frontière hispano-marocaine, d’à peine 80 mètres, située sur l’îlot de Peñón de Vélez de la Gomera, un territoire espagnol au large des côtes marocaines. Cette minuscule bande de terre, vestige d’une histoire complexe faite de conquêtes et de traités, met sérieusement en question la suprématie botswano-zambienne.

Alors, laquelle des deux mérite vraiment le titre de frontière la plus courte ?

La réponse n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Le débat repose sur la définition même du terme “frontière”. Certains considèrent que la frontière Botswana-Zambie est la plus courte frontière internationale terrestre reconnue, car elle relie deux États souverains indépendants. De plus, elle se trouve sur un fleuve, ce qui pourrait exclure le Peñón de Vélez de la Gomera, qui est une petite bande de sable rattachée à la terre ferme (même si elle est souvent décrite comme une île).

D’autres argumentent en faveur du Peñón de Vélez de la Gomera en se basant sur sa longueur inférieure. Bien que la souveraineté de cet îlot soit contestée et qu’il s’agisse d’un territoire disputé, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une ligne de démarcation physique entre deux territoires distincts, administrés par deux entités différentes.

Au-delà de la longueur, une histoire riche en enjeux

Loin de n’être qu’un simple fait anecdotique, la question de la frontière la plus courte révèle des enjeux historiques et politiques importants. La frontière Botswana-Zambie, bien que courte, facilite le commerce et le tourisme entre les deux pays. Le pont Kazungula, inauguré récemment, en témoigne.

La frontière hispano-marocaine du Peñón de Vélez de la Gomera, quant à elle, est le reflet d’une longue histoire de conflits et d’aspirations territoriales. Sa présence même est source de tension entre l’Espagne et le Maroc, qui revendique la souveraineté de cet îlot.

En conclusion, il n’y a pas de réponse définitive à la question de la frontière la plus courte du monde. Le choix dépend de la définition que l’on donne au terme “frontière” et de l’importance accordée aux enjeux politiques et historiques qui y sont associés. Ce qui est certain, c’est que ces deux candidates, l’une en Afrique et l’autre en Europe, nous rappellent que même les plus petits détails géographiques peuvent être porteurs d’une histoire riche et complexe.