Quelle matière recouvrait la pyramide de Gizeh ?

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La pyramide de Gizeh est constituée de blocs de calcaire pesant en moyenne 2,5 tonnes chacun. Sa masse totale, sans inclure le granite, est estimée à 5 millions de tonnes. Des vestiges dune enceinte de pierre entourent le monument à une dizaine de mètres de distance.
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Le Manteau de la Grande Pyramide : Au-delà du Calcaire

La Grande Pyramide de Gizeh, symbole impérissable de l’Égypte antique, captive l’imagination par sa masse imposante et son architecture sophistiquée. On sait qu’elle est constituée de millions de blocs de calcaire, pesant en moyenne 2,5 tonnes chacun, pour une masse totale estimée à 5 millions de tonnes (sans compter le granite utilisé pour certaines chambres internes). Mais quelle matière, au-delà de ce calcaire brut, recouvrait initialement cette colossale structure ? La réponse est plus complexe qu’il n’y paraît, et se révèle être un sujet d’étude et de débat permanent.

L’évidence la plus immédiate pointe vers un revêtement de pierre de haute qualité, probablement du calcaire de meilleure qualité que celui utilisé pour le corps principal de la pyramide, voire du marbre blanc finement poli. De nombreux témoignages, aussi bien archéologiques que littéraires, laissent entrevoir l’existence de ce revêtement. Hérodote, par exemple, décrit une surface extérieure incroyablement lisse et brillante, réfléchissant la lumière du soleil tel un miroir. Des fragments de ce revêtement ont été retrouvés, confirmant l’hypothèse d’un placage soigné, probablement ajusté avec une précision extrême pour créer une surface presque parfaite. Cette précision est d’autant plus remarquable qu’elle a été obtenue avec des outils rudimentaires, selon nos connaissances actuelles.

L’analyse de ces fragments suggère l’utilisation d’un mortier spécifique, dont la composition exacte reste encore à déterminer avec certitude. La question de la fixation de ces blocs de revêtement sur le corps de la pyramide est également source de nombreuses hypothèses. On suppose que l’utilisation de chevilles métalliques, de tenons et de mortaises, associée à ce mortier, assurait une cohésion parfaite de l’ensemble.

Cependant, il ne faut pas négliger un autre aspect essentiel : la fonction de ce revêtement. Au-delà de l’aspect esthétique incontestable, il est probable qu’il ait joué un rôle protecteur crucial, limitant l’érosion du calcaire sous-jacent et préservant l’intégrité de la structure face aux intempéries du désert. L’absence actuelle de ce revêtement, partiellement disparu au fil des siècles et récupéré pour construire d’autres bâtiments au cours de l’histoire, modifie profondément l’aspect initial de la pyramide. L’image que l’on a aujourd’hui de la structure brute diffère sensiblement de l’impression majestueuse qu’elle devait produire à l’origine.

Enfin, l’enceinte de pierre, dont les vestiges sont visibles à une dizaine de mètres de la base de la pyramide, complète l’image d’une structure soigneusement conçue et protégée. Elle souligne l’importance accordée à la préservation de ce monument grandiose, même dans les détails les plus périphériques. L’étude de cette enceinte, elle aussi partiellement disparue, offre des indices supplémentaires sur les techniques de construction et les matériaux utilisés à l’époque.

En conclusion, si le calcaire forme le corps principal de la Grande Pyramide de Gizeh, son apparence d’origine était considérablement modifiée par un revêtement soigné, probablement de calcaire fin ou de marbre, contribuant à son éclat et à sa protection. La recherche continue de révéler les secrets de ce manteau perdu, permettant ainsi de mieux comprendre la grandeur et la complexité de ce monument fascinant.