Quels sont les pays du Mercantour ?

Au-delà des sommets : Délimiter géographiquement le Parc national du Mercantour

Le Parc national du Mercantour, joyau des Alpes du Sud, ne se résume pas à une simple superficie cartographiable. Son identité se construit autant par sa richesse biologique que par son ancrage territorial, un ancrage qui pose parfois la question de sa délimitation précise. Car si l’on sait qu’il s’étend sur les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence, il est crucial de dépasser cette affirmation simpliste pour comprendre sa véritable envergure géographique et son impact sur les populations locales.

En effet, parler des “pays du Mercantour” nécessite de nuancer. Le parc ne se limite pas à des entités administratives strictes. Il englobe des portions de plusieurs “pays”, au sens géographique et culturel du terme, façonnant ainsi une mosaïque territoriale complexe.

On peut identifier plusieurs de ces “pays” en fonction de critères géographiques, historiques et culturels:

• La Haute-Roya: Cette vallée, profondément encaissée, constitue une partie essentielle du parc. Son identité forte, liée à l’histoire de ses villages et à son patrimoine architectural, est indissociable de l’identité du Mercantour. La Haute-Roya est marquée par un fort sentiment d’appartenance à ce territoire montagnard.

• La Tinée: Cette autre vallée, également profondément sculptée, offre des paysages spectaculaires intégrés au parc. Comme la Haute-Roya, elle possède une histoire et une identité propres, contribuant à la richesse culturelle du territoire du Mercantour.

• Le Haut-Var: Bien que plus marginal géographiquement, le Haut-Var apporte sa contribution à la biodiversité et aux paysages du parc. Son intégration au Mercantour est moins marquée culturellement que celle de la Roya ou de la Tinée, mais son rôle écologique est indéniable.

• L’arrière-pays niçois: Cette zone plus vaste et moins montagneuse, englobant des villages périphériques au cœur du parc, contribue à l’environnement global du massif. Son intégration est plus diffuse, car elle est moins directement liée aux activités traditionnelles de montagne.

Il est donc impossible de réduire les “pays du Mercantour” à une simple liste de communes. L’expression évoque plutôt un ensemble de territoires interconnectés, partageant des caractéristiques naturelles et culturelles, façonnés par l’histoire et le partage d’un même espace montagneux exceptionnel. Le Parc national du Mercantour, en définissant un périmètre de protection, ne fait que souligner l’unité de cet espace complexe et pluriel. Comprendre le Mercantour, c’est donc comprendre l’interaction entre ces “pays”, entre nature et culture, entre protection environnementale et développement humain durable.