Quelles sont les phases de la rupture pour celui qui quitte ?
Celui qui initie la rupture traverse des étapes émotionnelles comparables à celles du deuil : déni, négociation, colère, tristesse et acceptation. Ce processus, bien que souvent associé à la personne quittée, sapplique également à celui qui part et nécessite du temps. Il est crucial de reconnaître et de respecter cette période de chagrin pour une séparation saine.
Le Chagrin du Parteur : Déconstruire le mythe de l’Initiateur Impassible
On imagine souvent celui qui prend l’initiative de rompre comme une personne forte, sereine, voire soulagée. L’image dominante est celle d’un individu qui a pris une décision claire et ferme, sans remords ni hésitation. Or, la réalité est bien plus nuancée. Initier une rupture, loin d’être un acte exempt d’émotions, est un processus complexe et douloureux, traversé par des phases comparables à un deuil, même si elles s’expriment différemment.
Contrairement à la croyance populaire, le “parteur” n’est pas épargné par le chagrin. Il ne s’agit pas d’une absence de souffrance, mais d’une souffrance souvent plus insidieuse, plus difficile à identifier et à exprimer, car elle est lestée d’un sentiment de culpabilité, voire de honte. Ce sentiment peut masquer la vraie nature de son affliction. Déconstruisons donc ce mythe de l’initiateur impassible.
Voici les étapes clés que le “parteur” peut traverser, inspirées des phases du deuil, mais adaptées à la spécificité de sa situation :
1. L’ambivalence et la culpabilité (le déni masqué) : Avant même la rupture officielle, le doute s’installe. Le “parteur” oscille entre le désir de mettre fin à la relation et le sentiment de culpabilité anticipée. Il peut minimiser l’importance de ses propres sentiments ou rationaliser sa décision pour éviter la confrontation avec la douleur à venir, ce qui ressemble à une forme de déni. Cette phase est marquée par un refus inconscient de la gravité de son acte.
2. La négociation (avec soi-même et avec l’autre) : Même après avoir pris la décision, le “parteur” peut tenter de négocier, non pas avec son partenaire, mais avec lui-même. Il cherche des solutions miracles, des compromis imaginaires pour éviter la rupture. Ce processus interne peut se manifester par des hésitations, des retards à annoncer la nouvelle, voire des tentatives (souvent infructueuses) de modification de la relation. La négociation avec l’autre peut prendre la forme de demandes de pardon, de promesses non tenues, ou d’explications complexes et alambiquées.
3. La colère et le regret (vers soi et l’autre) : Une fois la rupture actée, la colère peut survenir, dirigée à la fois vers soi-même pour avoir pris une telle décision, ou vers l’autre pour les motifs de la séparation. Le regret peut s’installer, notamment en se remémorant les bons moments, les souvenirs partagés, et en se questionnant sur le “pourquoi” et le “comment”. Cette phase est essentielle pour le processus de guérison, même si elle est souvent douloureuse.
4. La tristesse et le deuil de la relation : La tristesse est inévitable. Il ne s’agit pas seulement de pleurer la fin de la relation amoureuse, mais aussi de pleurer la perte d’une certaine vie, d’habitudes, de projets communs. Cette phase peut être plus intense qu’on ne l’imagine, car la personne a non seulement perdu son partenaire, mais a aussi activement contribué à cette perte.
5. L’acceptation et le renouveau : L’acceptation arrive progressivement. Le “parteur” commence à se reconstruire, à accepter la réalité de la situation et à envisager l’avenir. Cette phase est marquée par une introspection, une prise de conscience de ses propres besoins et désirs, et par l’ouverture vers de nouvelles opportunités, personnelles et relationnelles.
Il est primordial de rappeler que ces phases ne sont pas linéaires, et peuvent se chevaucher. Le temps nécessaire à leur traversée varie considérablement d’une personne à l’autre. Reconnaître et valider ces émotions est crucial pour une séparation saine et une guérison efficace, tant pour celui qui quitte que pour celui qui est quitté. Minimiser la souffrance du “parteur” ne fait que retarder le processus de deuil et entraver sa capacité à construire un avenir serein.
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