Comment savoir si on a une carence en protéines ?

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Une prise de sang, mesurant la protéinémie (protides totaux), permet de détecter une carence en protéines. Si le taux de protéines dans le sang est inférieur à 60 grammes par litre, cela indique une carence protéique. Ce test simple offre une indication claire de létat nutritionnel en protéines.

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Détecter une carence en protéines : au-delà de la protéinémie, une approche globale.

La protéinémie, mesurant la concentration de protéines totales dans le sang, est souvent citée comme l’examen de référence pour dépister une carence en protéines. Un taux inférieur à 60g/L est généralement considéré comme un indicateur. Cependant, se fier uniquement à ce marqueur peut s’avérer insuffisant et parfois trompeur pour une évaluation complète du statut protéique d’un individu. Cet article propose une approche plus nuancée pour identifier une potentielle carence.

Si la protéinémie basse peut effectivement suggérer un déficit, elle peut également être influencée par d’autres facteurs, comme une hydratation excessive, une insuffisance hépatique, ou certaines maladies rénales. A l’inverse, un taux normal de protéinémie ne garantit pas l’absence de carence, notamment en cas de malnutrition protéino-calorique où l’organisme puise dans ses réserves musculaires pour maintenir l’albuminémie (protéine majoritaire du sang).

Ainsi, pour un diagnostic plus précis, il est crucial de prendre en compte d’autres éléments, notamment :

  • Les signes cliniques: Certains symptômes peuvent évoquer une carence en protéines, tels que : fatigue persistante, faiblesse musculaire, perte de masse musculaire, œdèmes (gonflements), peau sèche et fragile, cheveux cassants, ongles striés, cicatrisation lente, infections fréquentes et baisse de l’immunité. L’observation de ces signes, en conjonction avec d’autres examens, permet d’orienter le diagnostic.

  • L’anamnèse alimentaire: Un interrogatoire précis sur les habitudes alimentaires est indispensable. Il permet d’évaluer la quantité et la qualité des protéines consommées, et d’identifier d’éventuelles restrictions alimentaires (régimes végétariens ou végétaliens stricts non équilibrés, troubles du comportement alimentaire…).

  • Le dosage d’autres protéines spécifiques: Au-delà des protides totaux, le dosage de protéines spécifiques comme l’albumine, la préalbumine et la transferrine peut fournir des informations plus précises sur l’état nutritionnel et la fonction hépatique.

  • Le contexte médical: Certaines pathologies, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, les cancers ou les infections chroniques, peuvent augmenter les besoins en protéines et favoriser l’apparition d’une carence, même avec un apport alimentaire apparemment suffisant.

En conclusion, si la protéinémie est un indicateur utile, elle ne suffit pas à elle seule pour diagnostiquer une carence en protéines. Une approche globale, intégrant les signes cliniques, l’anamnèse alimentaire, le dosage d’autres protéines spécifiques et le contexte médical, est essentielle pour une prise en charge adaptée et personnalisée. Il est donc important de consulter un professionnel de santé (médecin, diététicien) pour un bilan complet et des conseils individualisés.