Pourquoi je n'arrive pas à trouver mes mots ?

Le silence des mots : explorer les raisons de l’incapacité à trouver ses mots

L’expérience est frustrante, voire angoissante : la pensée est là, vive et précise, mais les mots, eux, semblent s’être volatilisés. On cherche, on rumine, le vocabulaire nous échappe, laissant place à un vide embarrassant. Cette incapacité à trouver ses mots, souvent vécue comme un blocage soudain et inexplicable, possède pourtant des racines diverses et complexes, allant du simple stress à des troubles neurologiques plus graves.

Contrairement à une simple hésitation ou à un manque de vocabulaire, l’incapacité à trouver ses mots peut signaler un problème plus profond. Médicalement, ce phénomène est parfois qualifié d’anomique ou d’aphasie anomique, deux termes désignant une difficulté à accéder au lexique, c’est-à-dire au répertoire des mots stockés dans notre cerveau. Ce n’est pas une perte de la capacité à parler en soi, mais une difficulté à choisir et à formuler les mots justes pour exprimer une pensée.

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de cette difficulté :

1. Le stress et l’anxiété : Dans des situations de forte pression, l’anxiété peut littéralement paralyser la parole. Le “bouche-bouchon” bien connu est un exemple concret de cette perturbation cognitive induite par le stress. L’adrénaline libérée perturbe la fluidité de la pensée et entrave l’accès au vocabulaire. Cet effet est généralement temporaire et disparaît une fois le stress dissipé.

2. La fatigue et le manque de sommeil : Un corps fatigué et un esprit épuisé ont moins de ressources cognitives disponibles. La recherche de mots exige une certaine énergie mentale, et un manque de repos peut rendre cette tâche considérablement plus difficile.

3. Les troubles neurologiques : Dans les cas plus graves, l’incapacité à trouver ses mots peut être le symptôme d’un trouble neurologique sous-jacent. Les lésions cérébrales, qu’elles soient dues à un accident vasculaire cérébral (AVC), une tumeur, un traumatisme crânien ou une maladie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer, peuvent affecter les zones du cerveau responsables du langage. L’anomique, dans ce contexte, est souvent associée à d’autres troubles du langage ou de la cognition.

4. Les effets secondaires de certains médicaments : Certains traitements médicaux peuvent avoir des effets secondaires cognitifs, incluant des difficultés à trouver ses mots.

5. Le vieillissement normal : Avec l’âge, il est normal de constater une légère diminution de la vitesse de traitement de l’information et un accès parfois plus lent au vocabulaire. Cependant, cette diminution reste généralement modérée et ne doit pas être confondue avec les symptômes d’une pathologie.

Que faire ?

Face à une difficulté persistante à trouver ses mots, il est important de consulter un professionnel de santé. Un médecin pourra identifier la cause sous-jacente et proposer un traitement adapté. Dans les cas liés au stress et à la fatigue, des techniques de relaxation et une amélioration du style de vie peuvent être bénéfiques. Pour les troubles neurologiques, une prise en charge pluridisciplinaire, impliquant notamment des orthophonistes, peut être nécessaire.

L’incapacité à trouver ses mots, loin d’être un simple désagrément, peut être le signal d’un problème plus profond. N’hésitez pas à demander de l’aide si cette difficulté impacte votre vie quotidienne. Le diagnostic précoce est essentiel pour une prise en charge efficace et un meilleur pronostic.