Quand je parle, je ne trouve pas les mots. ?

Le silence des mots : explorer l’anxiété de la parole et les pistes à explorer

“Quand je parle, je ne trouve pas les mots…” Cette phrase, familière à beaucoup, évoque une frustration quotidienne pour certains, mais peut aussi révéler un trouble plus profond. Bien que l’expérience de chercher le mot juste soit commune et souvent liée à l’anxiété ou à la fatigue, la difficulté persistante à trouver ses mots peut être le symptôme d’un problème plus complexe, nécessitant une investigation médicale.

Contrairement à une simple hésitation verbale passagère, un réel trouble du langage se caractérise par une incapacité récurrente et significative à exprimer ses pensées ou à comprendre le langage d’autrui. Ce n’est pas simplement une question de vocabulaire limité ou de timidité. Il s’agit d’une difficulté profonde à accéder aux mots, à les ordonner et à les articuler de façon cohérente.

Au-delà de l’aphasie : explorer d’autres causes

L’aphasie, comme mentionné, est une cause potentielle importante, liée à des lésions cérébrales (AVC, traumatisme crânien, tumeur). Cependant, la difficulté à trouver ses mots peut aussi découler d’autres facteurs, souvent négligés :

• Anxiété et stress : Le stress intense peut induire un “blocage mental”, rendant la parole difficile et hésitante. L’anxiété sociale, en particulier, peut amplifier ce phénomène.
• Déficit d’attention : Des troubles comme le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) peuvent rendre difficile la formulation de pensées complexes et l’organisation du langage.
• Fatigue et manque de sommeil : La privation de sommeil impacte fortement les fonctions cognitives, dont le langage. Une fatigue chronique peut également avoir un effet similaire.
• Dépression : La dépression peut entraîner une diminution de la motivation à communiquer, ainsi qu’une difficulté à trouver les mots pour exprimer ses émotions et ses pensées.
• Troubles neurodégénératifs : Certaines maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, affectent progressivement les capacités cognitives, incluant le langage.

Quand consulter un professionnel ?

Si la difficulté à trouver ses mots est persistante, récurrente et affecte significativement votre vie quotidienne, il est crucial de consulter un professionnel de santé. Un médecin généraliste pourra vous orienter vers un neurologue, un orthophoniste, ou un psychologue, selon le cas. Une évaluation complète, incluant des tests neuropsychologiques, permettra d’identifier la cause sous-jacente et de proposer un traitement adapté.

Au-delà du diagnostic : l’importance du soutien

Quel que soit le diagnostic, il est important de se rappeler que ce n’est pas une fatalité. Des thérapies orthophoniques, des techniques de relaxation, une psychothérapie, ou une combinaison de ces approches, peuvent aider à améliorer la communication et à gérer les difficultés liées à la parole. Le soutien de l’entourage est également crucial pour surmonter ces défis et retrouver une fluidité verbale. Le silence des mots n’est pas une sentence, mais un signal appelant à l’écoute et à l’action.