Quelle est la formule pour cuber un arbre ?

Cubage d’un arbre : Au-delà de la simple formule V = fgh

Le cubage d’un arbre, c’est-à-dire la détermination de son volume ligneux, est une opération cruciale en sylviculture, pour l’estimation des ressources forestières, la gestion durable des forêts et le calcul du rendement économique. Si la formule simplifiée V = fgh (où V est le volume, f un coefficient de forme, g la surface terrière et h la hauteur) est souvent citée, elle représente une approximation grossière et ne tient pas compte de la complexité de la forme des arbres. Il est donc important de comprendre ses limites et les méthodes plus précises disponibles.

La formule V = fgh repose sur plusieurs hypothèses simplificatrices :

• L’arbre est un cylindre régulier: Cette hypothèse est rarement vérifiée dans la réalité. Les arbres présentent des variations de diamètre le long du tronc, des ramifications et des irrégularités de forme. Le coefficient de forme (f) tente de corriger cette simplification, mais sa valeur est difficile à estimer précisément et dépend fortement de l’essence, de l’âge et des conditions de croissance de l’arbre.

• La hauteur est mesurée précisément: Mesurer la hauteur d’un arbre avec précision peut être complexe, notamment pour les arbres de grande taille ou ceux situés dans un environnement dense. Des erreurs de mesure sur la hauteur se répercutent directement sur le calcul du volume.

• La surface terrière est homogène: La surface terrière (g), généralement calculée à partir du diamètre à hauteur de poitrine (DHP), ne représente qu’une section transversale unique. Elle ne reflète pas les variations de diamètre sur toute la longueur du tronc.

En raison de ces limitations, la formule V = fgh est principalement utilisée pour des estimations rapides et grossières, notamment pour des inventaires forestiers à grande échelle où la précision individuelle est moins critique. Pour des estimations plus précises, des méthodes plus sophistiquées sont nécessaires, telles que :

• La méthode des sections: Cette méthode consiste à mesurer le diamètre à plusieurs hauteurs régulières le long du tronc et à calculer le volume de chaque tronçon (généralement considéré comme un tronc de cône ou de cylindre). La somme des volumes des tronçons donne le volume total de l’arbre. Elle est plus précise que V = fgh mais nécessite plus de mesures.

• La méthode du cubage par tables: Des tables de cubage, élaborées à partir de données empiriques et spécifiques à chaque essence, permettent d’estimer le volume en fonction du DHP et de la hauteur. Ces tables intègrent des corrections pour tenir compte des formes irrégulières des arbres.

• Les méthodes numériques: L’utilisation de scanners laser 3D ou de techniques de photogrammétrie permet de créer un modèle 3D précis de l’arbre et de calculer son volume avec une grande exactitude. Ces méthodes sont de plus en plus utilisées, mais restent plus coûteuses en termes de matériel et de traitement des données.

En conclusion, la formule V = fgh offre une première approche du cubage d’un arbre, mais elle doit être utilisée avec précaution. Pour des estimations précises, il est préférable de recourir à des méthodes plus complexes qui prennent en compte la complexité de la forme des arbres et permettent une meilleure évaluation du volume ligneux. Le choix de la méthode appropriée dépendra de la précision requise et des ressources disponibles.