Pourquoi rester au lit quand on est malade ?

Le mystère du lit douillet : pourquoi on y reste cloué quand on est malade ?

Le rhume vous cloue au lit ? La grippe vous a transformé en légume ? Ce n’est pas simplement de la paresse, loin de là. Derrière cette envie irrésistible de rester blotti sous la couette se cache une explication scientifique fascinante, liée à un acteur clé de la régulation de notre énergie et de notre appétit : l’orexine.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, notre corps ne nous “force” pas au repos uniquement par douleur ou faiblesse physique. L’orexine, une molécule produite par l’hypothalamus, joue un rôle crucial dans la régulation de l’éveil, de l’appétit et de l’activité physique. En cas d’infection ou d’inflammation, le système immunitaire réagit, et cette réaction a un impact direct sur la production d’orexine. Le processus inflammatoire agit comme un frein, diminuant significativement la production de cette molécule essentielle.

Cette baisse d’orexine se traduit par plusieurs symptômes que nous connaissons bien :

• Perte d’appétit: L’orexine participe à la régulation de la faim. Sa diminution explique pourquoi, malade, on a souvent peu, voire pas du tout, d’appétit.
• Somnolence intense: L’orexine est un acteur majeur dans le cycle veille-sommeil. Sa baisse entraîne une fatigue extrême, une envie irrésistible de dormir et une difficulté à rester éveillé, même avec un effort de volonté.
• Faible niveau d’énergie: Sans une quantité suffisante d’orexine, le corps manque d’énergie, rendant même les tâches les plus simples, comme se lever du lit, une épreuve épuisante.

Par conséquent, rester au lit n’est pas un caprice, mais une réponse physiologique à la diminution d’orexine. Notre corps, en réduisant son activité, économise de l’énergie et mobilise ses ressources pour combattre l’infection ou l’inflammation. Ce repos forcé est une stratégie de survie, permettant au système immunitaire de se concentrer sur la guérison.

Bien sûr, il est important de distinguer le repos nécessaire à la guérison d’une prostration excessive. Une hydratation adéquate, une alimentation légère mais nutritive et une surveillance de l’état général restent cruciales. Cependant, comprendre le rôle de l’orexine dans notre incapacité à quitter le lit permet de relativiser cette sensation et de mieux accepter ce besoin fondamental de repos pour une récupération optimale. Le lit douillet, dans ces moments-là, n’est pas simplement un lieu de confort, mais un allié précieux dans la lutte contre la maladie.