Quel est le premier film de Marcel Pagnol ?

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Marcel Pagnol réalise son premier film, Le Gendre de monsieur Poirier, en 1933. La même année, il sort Jofroi. Sensuit Angèle en 1934, puis en 1935, deux autres œuvres voient le jour : Merlusse et Cigalon. Son parcours cinématographique continue avec César (1936), Regain (1937) et le célèbre La Femme du boulanger (1938).

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Le Gendre de Monsieur Poirier : L’Incipit Cinématographique de Marcel Pagnol

Marcel Pagnol, figure emblématique des lettres et du cinéma français, n’est pas uniquement l’auteur des célébrissimes Marius, Fanny et César. Avant de conquérir le grand écran avec ses adaptations provençales, devenues des classiques intemporels, Pagnol a posé ses premières pierres cinématographiques avec un film moins connu, mais tout aussi révélateur de son talent : Le Gendre de Monsieur Poirier.

Souvent éclipsé par la suite de sa filmographie, plus populaire et romantiquement ancrée dans la lumière méditerranéenne, Le Gendre de Monsieur Poirier (1933) marque le début de l’aventure cinématographique de Pagnol. Ce n’est pas une adaptation de son œuvre littéraire, mais la transposition d’une pièce de théâtre d’Eugène Labiche et Alfred Delacour. Ce choix initial est significatif. Il témoigne de la volonté de Pagnol, déjà rompu à la scène grâce à ses expériences théâtrales, d’explorer le potentiel expressif du septième art en s’appropriant un matériau préexistant, solide et maîtrisé.

La transposition au cinéma d’une pièce de boulevard, réputée pour son humour et ses situations cocasses, permet à Pagnol de se familiariser avec les codes de la mise en scène, la gestion des acteurs et le rythme narratif propres au médium cinématographique. Le Gendre de Monsieur Poirier est donc un véritable laboratoire, une phase d’expérimentation qui préfigure l’approche narrative et visuelle que Pagnol développera par la suite. On y retrouve déjà un certain sens du comique de situation, une finesse dans la caractérisation des personnages, même si la touche personnelle et la poésie provençale, si caractéristiques de ses œuvres ultérieures, restent ici en retrait.

La même année, Pagnol réalise également Jofroi, une adaptation d’un conte médiéval. Cette double production en 1933 souligne l’ambition et la prolificité du jeune réalisateur, impatient de s’imposer dans le monde du cinéma. Si Le Gendre de Monsieur Poirier reste peut-être moins connu du grand public, il n’en demeure pas moins une œuvre essentielle pour comprendre la genèse de la carrière cinématographique de Marcel Pagnol et son évolution vers le style unique qui allait le consacrer. Il représente, en somme, la porte d’entrée vers un univers cinématographique aussi riche que celui qu’il a construit ensuite, un univers qui continue de fasciner et d’émouvoir des générations de spectateurs.