L’amidon résistant provoque-t-il des gaz ?

L’amidon résistant : un allié digestif parfois gazeux

L’amidon résistant, ce glucide qui échappe à la digestion dans l’intestin grêle, est souvent mis en avant pour ses bienfaits sur la santé : régulation de la glycémie, amélioration de la sensibilité à l’insuline, effet prébiotique nourrissant le microbiote intestinal. Toutefois, cette résistance à la digestion peut s’accompagner d’un effet secondaire parfois inconfortable : les gaz.

Contrairement aux autres amidons rapidement dégradés et absorbés, l’amidon résistant parvient intact jusqu’au côlon. Là, il devient la proie des bactéries de notre flore intestinale, qui le fermentent. Ce processus de fermentation, bénéfique pour la santé du microbiote, produit des gaz, tels que l’hydrogène, le dioxyde de carbone et le méthane. C’est cette production gazeuse qui peut être à l’origine de ballonnements, de flatulences, voire de douleurs abdominales chez certaines personnes.

L’intensité de ces symptômes est variable et dépend de plusieurs facteurs. La sensibilité individuelle joue un rôle prépondérant. Certaines personnes possèdent une flore intestinale plus prompte à produire des gaz lors de la fermentation de l’amidon résistant. D’autres, en revanche, ne ressentent aucun désagrément.

La quantité d’amidon résistant consommée influence également l’ampleur des symptômes. Une consommation excessive d’aliments riches en amidon résistant, comme les bananes vertes, les légumineuses, les pommes de terre refroidies ou certains produits céréaliers, peut amplifier la production de gaz et accentuer les ballonnements.

Il est donc important d’introduire progressivement les aliments riches en amidon résistant dans son alimentation afin de permettre à son système digestif de s’adapter. Commencer par de petites quantités et observer les réactions de son corps est essentiel. Augmenter progressivement les portions permet au microbiote de s’habituer à ce nouveau substrat et de minimiser la production excessive de gaz.

En cas de gêne persistante, il peut être judicieux de privilégier les sources d’amidon résistant mieux tolérées, comme l’amidon résistant de type 3 présent dans les pommes de terre refroidies ou le riz cuit puis refroidi. Consommer des aliments riches en amidon résistant en fin de repas peut également aider à réduire les ballonnements.

Enfin, il est important de rappeler que la production de gaz est un phénomène naturel et que la présence de ballonnements occasionnels, même en consommant de l’amidon résistant, n’est généralement pas inquiétante. En cas de douleurs importantes ou de symptômes persistants, il est conseillé de consulter un professionnel de santé pour écarter toute autre cause et adapter son alimentation.