Pourquoi appelle-t-on le poisson St pierre ?

L’énigme des taches du poisson Saint-Pierre : Une légende millénaire

Le poisson Saint-Pierre, au nom si majestueux, n’est pas une créature mythique, mais un poisson bien réel, identifiable à ses deux taches sombres caractéristiques, situées de part et d’autre de sa tête. Mais d’où provient ce nom, évoquant une figure sacrée du christianisme ? La réponse se trouve au cœur d’une légende fascinante, transmise à travers les siècles et ancrée dans la culture maritime.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’attribution de ce nom n’est pas arbitraire, ni liée à une quelconque sainteté intrinsèque du poisson lui-même. L’explication réside dans un épisode biblique, précisément dans l’Évangile de Matthieu (17:24-27). Ce passage relate l’histoire de saint Pierre, mandaté par le Christ pour trouver une pièce de monnaie afin de payer l’impôt du temple.

La légende précise que, suivant les instructions divines, saint Pierre lança sa ligne et tira un poisson. Ce n’était pas un poisson quelconque, mais un spécimen portant la marque distinctive que l’on reconnaît aujourd’hui : deux taches foncées, interprétées au fil du temps comme les empreintes des doigts de saint Pierre. Le récit narre que l’apôtre aurait extrait de la gueule du poisson la pièce d’argent nécessaire au paiement de l’impôt.

Cette anecdote, même si son exactitude historique est impossible à vérifier, est à l’origine du nom “poisson Saint-Pierre”. Les taches, témoins muets de ce miracle selon la tradition, ont imprimé une image durable dans l’imaginaire collectif des pêcheurs et des populations côtières. Au fil des siècles, la légende a été transmise oralement, puis écrite, contribuant à forger l’identité de ce poisson et à solidifier son lien symbolique avec la figure emblématique de saint Pierre.

L’histoire du poisson Saint-Pierre dépasse donc la simple description ichtyologique. Elle illustre comment la croyance et l’interprétation de phénomènes naturels peuvent nourrir des légendes, les transmettant à travers les générations et enrichissant le patrimoine culturel maritime. Les taches, loin d’être de simples marques pigmentaires, deviennent ainsi des signes, chargés d’une signification religieuse et historique qui perdure jusqu’à nos jours. Elles rappellent une histoire, un miracle, et la persistance des contes et traditions dans la mémoire collective.