Pourquoi manger du poisson à Noël ?

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Avant le XXe siècle, le jeûne de lAvent, période précédant Noël, interdisait la viande. Le poisson, aliment maigre, devint donc un incontournable des repas de Noël, respectant ainsi les traditions chrétiennes.

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Poisson à Noël : Une tradition plus spirituelle que gourmande

Noël, c’est la fête de la lumière, des cadeaux, des retrouvailles familiales… et bien souvent, d’un festin gargantuesque. Mais au-delà des chapons farcis et des bûches opulentes, se cache une tradition plus discrète, mais profondément ancrée : celle de consommer du poisson. Si aujourd’hui, le saumon fumé trône fièrement sur les tables, la raison de sa présence est plus historique et spirituelle qu’une simple question de goût.

Avant le tumulte consumériste du XXe siècle, Noël était précédé d’une période d’introspection et de jeûne appelée l’Avent. Cette période de préparation spirituelle, s’étalant sur les quatre semaines précédant la nativité, imposait une certaine abstinence. L’objectif était de se purifier et de se préparer dignement à la célébration de la naissance du Christ.

L’une des restrictions majeures de l’Avent était l’interdiction de consommer de la viande. Considérée comme un aliment riche et associée aux plaisirs terrestres, la viande était bannie des tables pendant cette période de recueillement. Le poisson, en revanche, était autorisé. Perçu comme un aliment “maigre”, symbole de simplicité et de sobriété, il était jugé compatible avec le jeûne de l’Avent.

Ainsi, le poisson s’est naturellement imposé comme un aliment de choix pour les repas de Noël, particulièrement la veille. Il permettait de respecter les traditions chrétiennes de l’Avent, tout en offrant un repas nourrissant et savoureux avant la grande célébration.

Au fil des siècles, cette tradition s’est perpétuée, même si le jeûne de l’Avent a perdu de sa rigueur. Le poisson a conservé sa place de choix sur les tables de Noël, non plus nécessairement par obligation religieuse, mais plutôt par habitude culturelle et en hommage à un passé empreint de spiritualité.

Aujourd’hui, on choisit le poisson pour sa légèreté par rapport à d’autres plats plus lourds, pour sa richesse en nutriments essentiels, ou simplement pour varier les plaisirs. Mais il est bon de se rappeler que derrière le saumon fumé, les huîtres et les coquilles Saint-Jacques se cache une tradition plus profonde, un lien avec un passé où Noël était synonyme de recueillement et de préparation spirituelle. La prochaine fois que vous dégusterez un plat de poisson à Noël, pensez donc à l’histoire qu’il raconte, une histoire de foi, de tradition et de lien avec nos ancêtres. C’est une façon, peut-être, de redonner un peu de sens à la fête, au-delà de l’effervescence consumériste.