Quelles sont les inégalités entre les filles et les garçons ?

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Les séparations familiales touchent autant les hommes que les femmes, mais les conséquences diffèrent. Alors que les pères monoparentaux sont moins nombreux que les mères, ces dernières reforment moins fréquemment un nouveau couple. En 2020, plus de 1,6 million de femmes, contre environ 0,4 million dhommes, vivaient sans conjoint avec leurs enfants.
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L’impact invisible du genre sur les familles monoparentales : au-delà des chiffres

L’égalité des sexes a fait des progrès considérables, mais des disparités persistent, notamment dans le contexte des familles monoparentales. Si la séparation touche autant les hommes que les femmes, ses conséquences dessinent des réalités bien distinctes, creusant des inégalités souvent invisibilisées. L’idée reçue d’une monoparentalité majoritairement féminine masque des difficultés spécifiques vécues par les pères, tandis que les mères, plus nombreuses dans cette situation, font face à des défis d’une autre nature.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2020, plus de 1,6 million de femmes vivaient seules avec leurs enfants, contre environ 0,4 million d’hommes. Cette disproportion numérique met en lumière non seulement une prévalence plus forte de la monoparentalité féminine, mais aussi un phénomène sous-jacent : la difficulté pour les mères de reformer un couple après une séparation. Si les raisons de cette disparité sont complexes et multiples, plusieurs hypothèses peuvent être avancées.

La charge mentale et domestique, souvent plus importante pour les femmes, même au sein des couples, peut devenir un frein à la construction d’une nouvelle relation. Gérer seule l’éducation des enfants, l’intendance du foyer et une activité professionnelle laisse peu de temps et d’énergie pour investir dans une vie amoureuse. Par ailleurs, des facteurs socioculturels peuvent également entrer en jeu : le poids des stéréotypes de genre, la pression sociale sur les mères, ou encore la perception de la femme seule avec enfants comme “encombrée” peuvent contribuer à cette difficulté.

Du côté des pères, la moindre prévalence de la monoparentalité ne signifie pas absence de difficultés. Bien qu’ils soient moins nombreux, les pères seuls font face à des défis spécifiques, notamment en termes de reconnaissance et de soutien. La société, encore imprégnée de l’image traditionnelle du père pourvoyeur, peut mal appréhender la réalité d’un père assumant seul l’éducation de ses enfants. L’accès aux structures d’accueil, l’organisation du quotidien, le regard des autres, autant d’obstacles qui peuvent complexifier leur situation.

Au-delà des chiffres, il est donc crucial de s’intéresser aux réalités vécues par les familles monoparentales, en tenant compte du genre. Lutter contre les inégalités, c’est aussi reconnaître la diversité des situations et adapter les politiques publiques pour soutenir tous les parents, qu’ils soient mères ou pères, dans leur rôle d’éducateurs. Il s’agit de promouvoir une société plus inclusive, où la monoparentalité, quelle que soit sa forme, ne soit plus synonyme de précarité et d’isolement.