Pourquoi la maladie de Crohn touche plus les femmes ?

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Linactivation dun chromosome X chez la femme, mécanisme visant à équilibrer lexpression génique, pourrait jouer un rôle dans la prédisposition féminine à la maladie de Crohn. Des recherches explorent si des dysfonctionnements de ce processus contribuent à la susceptibilité accrue observée.
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L’inactivation du chromosome X : une piste pour comprendre la prédisposition féminine à la maladie de Crohn ?

La maladie de Crohn, une affection inflammatoire chronique de l’intestin, touche un nombre croissant de personnes dans le monde. Si les causes exactes restent complexes et multifactorielles, un constat interpelle : les femmes sont davantage touchées que les hommes. Ce déséquilibre soulève de nombreuses questions et pousse la recherche à explorer les spécificités biologiques féminines pouvant expliquer cette prédisposition.

Une piste prometteuse se dessine du côté de l’inactivation du chromosome X. Ce mécanisme, propre aux femmes possédant deux chromosomes X (XX) contrairement aux hommes (XY), vise à équilibrer l’expression des gènes présents sur ce chromosome. En effet, l’inactivation aléatoire d’un des deux chromosomes X dans chaque cellule féminine permet d’éviter une surproduction de protéines codées par ces gènes.

Or, des dysfonctionnements de ce processus d’inactivation pourraient être impliqués dans la susceptibilité accrue des femmes à la maladie de Crohn. Plusieurs hypothèses sont actuellement étudiées :

  • Un déséquilibre dans l’expression de gènes liés à l’immunité: Le chromosome X contient un nombre important de gènes impliqués dans la réponse immunitaire. Une inactivation “incomplète” ou un biais dans le choix du chromosome X inactivé pourraient entraîner une expression anormale de ces gènes, favorisant ainsi l’inflammation chronique observée dans la maladie de Crohn.
  • Une susceptibilité accrue aux facteurs environnementaux: Certains gènes présents sur le chromosome X pourraient influencer la réponse de l’organisme aux facteurs environnementaux suspectés de jouer un rôle dans le développement de la maladie de Crohn, comme le tabagisme ou le microbiote intestinal.
  • L’influence d’hormones féminines : Des études suggèrent que les hormones sexuelles féminines, notamment les œstrogènes, pourraient interagir avec le processus d’inactivation du chromosome X et influencer l’expression de gènes impliqués dans l’inflammation.

La recherche se poursuit activement pour confirmer ces hypothèses et élucider les mécanismes précis reliant l’inactivation du chromosome X à la prédisposition féminine à la maladie de Crohn.

Comprendre le rôle de ce processus biologique pourrait ouvrir la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques, plus ciblées et plus efficaces, pour les femmes atteintes de cette maladie chronique et invalidante. Il est essentiel de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre cette complexité et d’offrir des solutions adaptées aux patientes.