Quels sont les substituts lexicaux ?

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Pour éviter les répétitions, on utilise des substituts lexicaux, tels que des noms, des adjectifs ou des relatives, et des substituts grammaticaux, comme les pronoms personnels ou relatifs. Dans un récit, ces outils stylistiques peuvent servir à construire un portrait affectueux et humoristique dun personnage, comme la vision qua Jean-Louis de son frère Yves.

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Au-delà des répétitions : explorer la richesse des substituts lexicaux

L’écriture, qu’elle soit romanesque, journalistique ou académique, se heurte souvent à un obstacle majeur : la répétition. Pour éviter la monotonie et enrichir le style, l’écrivain se tourne vers les substituts lexicaux, de véritables outils stylistiques qui permettent de maintenir l’intérêt du lecteur tout en évitant la lassitude. Mais au-delà de la simple substitution d’un mot par un synonyme, les substituts lexicaux offrent une palette infiniment plus riche, capable de nuancer, de préciser et même de modifier la perception du lecteur.

On distingue généralement deux catégories principales de substituts : les substituts lexicaux proprement dits et les substituts grammaticaux. Les premiers agissent sur le plan sémantique, en proposant des termes différents pour désigner le même référent. Il peut s’agir de synonymes (remplacer “grand” par “imposant”, “élevé”), d’hyponymes (passer de “animal” à “chat” ou “chien”), d’hyperonymes (de “tulipe” à “fleur”), ou encore de périphrases descriptives qui, par le détail, évitent la répétition directe.

Prenons l’exemple de la description d’un personnage. Au lieu de répéter constamment “Jean”, on peut employer des substituts comme “le jeune homme”, “mon ami”, “l’aîné de la famille”, “celui qui…”, chacun apportant une nuance particulière et contribuant à la construction de son portrait. L’utilisation d’adjectifs, de participes passés ou de relatives ajoute une autre couche de complexité. Au lieu de “Jean est grand”, on peut écrire “Jean, imposant par sa stature…”, ou “Jean, dont la silhouette élancée dominait l’assemblée…”. Ces variations permettent de dynamiser le récit et d’éviter la lourdeur d’une répétition simple.

Les substituts grammaticaux, quant à eux, agissent sur le plan grammatical, en utilisant des pronoms (personnel, possessif, démonstratif, relatif) pour éviter la répétition du nom. Ainsi, au lieu de “Jean vit Jean et son frère Yves”, on écrira “Jean vit son frère Yves”. L’emploi judicieux des pronoms relatifs (“qui”, “que”, “dont”, “où”, etc.) permet de créer des phrases complexes et d’éviter les phrases courtes et répétitives. Ces substituts participent à la cohérence textuelle en créant des liens entre les différentes parties de la phrase et du texte.

Dans l’exemple donné, la vision affectueuse et humoristique de Jean-Louis envers son frère Yves pourrait être construite en utilisant une combinaison de ces deux types de substituts. Jean-Louis pourrait qualifier Yves de “mon frangin”, “ce gaillard”, “l’artiste raté”, “celui qui me rend fou mais que j’adore”, etc. Chaque terme choisi apporterait une nuance particulière à la relation entre les deux frères, révélant ainsi la complexité de leur lien et contribuant à la richesse du portrait.

En conclusion, la maîtrise des substituts lexicaux et grammaticaux est essentielle pour tout écrivain soucieux de produire un texte fluide, dynamique et stylistiquement riche. Ces outils ne se limitent pas à éviter les répétitions ; ils offrent une véritable palette de possibilités pour nuancer le sens, enrichir le style et construire une narration captivante et précise. L’apprentissage et l’utilisation consciente de ces outils sont donc un gage de qualité et de sophistication dans l’art de l’écriture.