Qui a découvert les composants de l’air ?

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Lair est composé de plusieurs gaz. John Mayow identifia dès 1674 une partie active et une autre inactive. Antoine Lavoisier nomma plus tard ces composants respectivement oxygène et azote. Dautres scientifiques découvrirent par la suite les gaz nobles et le dioxyde de carbone.

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Déchiffrer l’air : Une histoire de découvertes progressives

L’air, ce fluide invisible qui nous entoure et nous permet de vivre, n’a pas révélé ses secrets du jour au lendemain. Sa composition, aujourd’hui bien connue, est le fruit d’une longue quête scientifique, une succession d’observations minutieuses et d’expérimentations audacieuses menées sur plusieurs siècles. Attribuer la “découverte” des composants de l’air à un seul individu serait une simplification excessive. Il s’agit plutôt d’une collaboration intemporelle, d’une construction collective de la connaissance.

Si l’idée d’un air composé de plusieurs éléments ne s’est imposée qu’à partir du XVIIe siècle, des philosophes grecs anciens avaient déjà postulé l’existence de différents “principe” constitutifs de l’univers. Cependant, il a fallu attendre les travaux expérimentaux pour progresser significativement dans la compréhension de la composition atmosphérique.

Un tournant majeur se situe en 1674 avec les expériences de John Mayow, médecin et chimiste anglais. À l’aide d’expériences ingénieuses impliquant des animaux placés sous des cloches de verre, il observe que seule une partie de l’air est consommée pendant la respiration. Il identifie ainsi ce qu’il nomme le “spiritus nitro-aereus”, une partie “active” de l’air essentielle à la vie et à la combustion, et une partie “inactive” qui ne participe pas à ces phénomènes. Bien que n’ayant pas identifié précisément l’oxygène, Mayow a posé une pierre angulaire en démontrant l’hétérogénéité de l’air et l’existence d’un composant crucial pour les processus vitaux.

Il faudra attendre le XVIIIe siècle et le génie d’Antoine Lavoisier pour une véritable avancée. Ses travaux rigoureux, combinant expérimentations quantitatives et une démarche systématique, lui permettent de réfuter la théorie du phlogistique et de clarifier le rôle de l’oxygène dans la combustion et la respiration. C’est lui qui, en 1777, nomme ce “spiritus nitro-aereus” “oxygène”, signifiant littéralement “générateur d’acides”. Il identifie également l’azote, qu’il nomme initialement “azote” (sans vie), soulignant son incapacité à soutenir la combustion ou la vie animale. Lavoisier établit ainsi la composition majoritaire de l’air, composée d’oxygène et d’azote.

Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. La découverte des gaz nobles (hélium, néon, argon, krypton, xénon et radon) à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, par des scientifiques tels que William Ramsay, a complété notre compréhension de la composition atmosphérique. Le dioxyde de carbone, bien qu’observé plus tôt, a été progressivement mieux compris quant à son rôle et sa proportion dans l’atmosphère.

En conclusion, la découverte des composants de l’air n’est pas l’œuvre d’une seule personne, mais le résultat d’une collaboration scientifique intergénérationnelle. De Mayow, qui a identifié la dualité de l’air, à Lavoisier, qui a nommé et caractérisé l’oxygène et l’azote, en passant par les découvreurs des gaz nobles, chaque contribution a été essentielle à la construction de notre connaissance actuelle de la composition de l’air, un élément aussi fondamental que vital.