Quel fromage est le plus consommé dans le monde ?

Au-delà de la Mozzarella : Décrypter la Couronne du Fromage Mondial

L’affirmation selon laquelle la mozzarella est le fromage le plus consommé au monde, avec une production annuelle de 3 millions de tonnes, est souvent reprise, mais mérite un examen plus nuancé. Si la mozzarella italienne domine indéniablement les statistiques de production et de consommation dans de nombreuses régions, affirmer une position de leader mondiale incontestable nécessite une analyse plus approfondie et une définition précise de nos termes.

Le problème réside dans la difficulté de collecter des données fiables et comparables à l’échelle mondiale. La production fromagère est un secteur extrêmement diversifié, avec des méthodes de production artisanales et industrielles coexistant, et des réglementations variées selon les pays. Certaines données se concentrent sur la production laitière, d’autres sur les ventes de fromage transformé, rendant toute comparaison directe complexe.

De plus, la définition même du “fromage” est sujette à interprétation. Intègre-t-on les fromages frais, comme la ricotta ou le labneh, qui représentent des volumes considérables dans certaines cultures ? Considérons-nous les fromages fondus, omniprésents dans l’industrie alimentaire, comme des entités distinctes ou comme des dérivés ?

Alors que la mozzarella brille par sa popularité en Italie, en Amérique du Nord et dans de nombreuses régions d’Europe, d’autres fromages affichent une consommation massive à l’échelle globale, bien que difficilement quantifiable précisément. Le cheddar, par exemple, jouit d’une popularité immense aux États-Unis et dans le Commonwealth, tandis que les fromages asiatiques, souvent consommés sous forme de produits fermentés et non classifiés comme “fromages” selon la définition occidentale, représentent des volumes importants.

En conclusion, si la mozzarella semble être un sérieux prétendant au titre de fromage le plus consommé au monde, l’absence de données globales et comparables rend impossible une affirmation définitive. L’approche devrait plutôt se concentrer sur une analyse régionale et une meilleure définition des critères de mesure pour obtenir une image plus précise de la hiérarchie des fromages les plus appréciés à travers le globe. La course à la première place reste donc ouverte, mettant en lumière la richesse et la diversité du monde fromager.