Quand ne doit-on pas allaiter ?

Quand l’allaitement maternel est-il déconseillé ? Une approche nuancée.

L’allaitement maternel est largement reconnu comme la meilleure option pour la santé du nourrisson. Cependant, certaines situations médicales chez la mère peuvent rendre l’allaitement déconseillé, voire dangereux pour le bébé. Il est crucial de comprendre que cette décision ne doit jamais être prise à la légère et doit toujours se faire en consultation étroite avec un professionnel de santé, notamment un médecin ou une sage-femme. Ce n’est pas une simple liste de contre-indications, mais une évaluation globale du rapport bénéfice/risque pour la mère et l’enfant.

Voici quelques situations où l’allaitement maternel peut être déconseillé, en précisant qu’il s’agit d’indications générales et non d’une panoplie exhaustive nécessitant une analyse au cas par cas :

1. Infections transmissibles par le lait maternel :

• Tuberculose active non traitée: La transmission de la tuberculose au nourrisson par le lait maternel est une réalité. Une mère atteinte de tuberculose active non traitée doit absolument consulter un médecin pour mettre en place un traitement adapté avant même d’envisager l’allaitement. Le traitement antituberculeux, une fois efficace, peut permettre un retour à l’allaitement sous surveillance médicale.

• Infection par le virus lymphotrope T humain (HTLV-I ou HTLV-II) : Ces virus, transmissibles par le lait maternel, peuvent entraîner des maladies graves chez le nourrisson. L’allaitement est fortement déconseillé dans ce cas précis.

• Autres infections : Certaines autres infections virales ou bactériennes, telles que le VIH (bien que les traitements antirétroviraux modernes aient considérablement réduit ce risque), peuvent être transmises par le lait maternel. Une évaluation précise du risque de transmission et des alternatives d’alimentation doit être réalisée par un professionnel de santé.

2. Consommation de substances nocives :

• Drogues illicites: La consommation de drogues illicites par la mère représente un risque important pour le nourrisson. Les substances psychoactives peuvent passer dans le lait maternel et affecter le développement neurologique du bébé. L’arrêt de la consommation et une prise en charge adaptée sont primordiales avant même d’envisager l’allaitement.

• Médicaments incompatibles avec l’allaitement: Certains médicaments peuvent être néfastes pour le nourrisson lorsqu’ils sont transmis par le lait maternel. Il est impératif d’informer le médecin de toute prise médicamenteuse pour qu’il puisse évaluer les risques et proposer des alternatives si nécessaire.

3. Autres situations à prendre en compte :

• Certaines pathologies maternelles sévères : Des affections graves, telles que certaines maladies cardiaques ou des troubles métaboliques mal contrôlés, peuvent nécessiter une évaluation attentive du bénéfice de l’allaitement par rapport aux risques potentiels pour la mère.

• Problèmes de lactation : Des difficultés importantes à allaiter, entraînant une insuffisance lactée ou une souffrance pour la mère, peuvent justifier un recours à l’alimentation infantile.

Conclusion :

La décision de ne pas allaiter doit toujours être prise conjointement avec un professionnel de santé, en pesant soigneusement les bénéfices et les risques pour la mère et l’enfant. Il ne s’agit pas d’une décision à prendre à la légère, et chaque cas doit être évalué individuellement. L’objectif principal est d’assurer la santé et le bien-être du nourrisson, en tenant compte des circonstances spécifiques de la mère. Des solutions alternatives existent, et il est crucial d’être guidé et soutenu pour faire le meilleur choix possible.