Comment soigner un AVC en urgence ?

2 voir

Face à un AVC ischémique aigu, lintervention durgence vise à rétablir rapidement la circulation sanguine. Des médicaments anticoagulants, tels que laspirine ou le tPA (activateur tissulaire du plasminogène), peuvent être administrés pour dissoudre le caillot obstruant lartère cérébrale et fluidifier le sang. Une intervention chirurgicale peut également être envisagée.

Commentez 0 J'aime

Face à l’urgence : Comment réagir et soigner un AVC ischémique aigu ?

L’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique aigu représente une urgence médicale absolue. Chaque minute compte, car le temps perdu équivaut à la perte irréversible de millions de neurones. Face à un AVC, la priorité est de rétablir au plus vite la circulation sanguine dans la zone du cerveau affectée. Mais comment cela se traduit-il concrètement en termes de soins d’urgence ?

Identifier les signes avant-coureurs : Une étape cruciale

Avant même de parler de traitement, il est vital de savoir reconnaître les signes d’un AVC. La méthode “FAST” est un acronyme simple et efficace :

  • Face (Visage) : Le visage est-il asymétrique ? La personne a-t-elle du mal à sourire ?
  • Arm (Bras) : La personne peut-elle lever les deux bras ? Y a-t-il une faiblesse dans un bras ?
  • Speech (Parole) : La personne a-t-elle du mal à parler ? Son langage est-il confus ou incompréhensible ?
  • Time (Temps) : Si vous observez un de ces signes, appelez immédiatement les secours (15 en France, 112 en Europe). Le temps est critique !

La course contre la montre : L’arrivée à l’hôpital et le diagnostic

Une fois la victime prise en charge par les services d’urgence, la première étape consiste à confirmer le diagnostic d’AVC et à identifier le type d’AVC. Un scanner ou une IRM du cerveau sont généralement réalisés en urgence. Ces examens permettent de distinguer un AVC ischémique (dû à un caillot) d’un AVC hémorragique (dû à une rupture de vaisseau). Seul un AVC ischémique peut bénéficier des traitements mentionnés ci-dessous.

Traitements d’urgence pour un AVC ischémique : Dissoudre le caillot et protéger le cerveau

L’objectif principal est de restaurer rapidement la circulation sanguine. Plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées :

  1. Thrombolyse intraveineuse (tPA) : L’activateur tissulaire du plasminogène (tPA), souvent appelé “médicament anti-caillot”, est administré par voie intraveineuse. Il agit en dissolvant le caillot qui obstrue l’artère cérébrale. Le tPA est efficace uniquement s’il est administré dans les 4,5 heures suivant le début des symptômes. Plus l’administration est rapide, plus les chances de récupération sont élevées.

  2. Thrombectomie mécanique : Cette intervention est réalisée par un neuroradiologue interventionnel. Elle consiste à insérer un cathéter (un tube fin) dans une artère, généralement au niveau de l’aine, et de le guider jusqu’au caillot dans le cerveau. Le caillot est ensuite extrait mécaniquement à l’aide d’un dispositif spécialisé. La thrombectomie peut être envisagée jusqu’à 6 heures (voire plus dans certains cas) après le début des symptômes, en particulier si l’AVC touche une grosse artère. Elle peut être réalisée seule ou en complément de la thrombolyse.

  3. Antiagrégants plaquettaires (aspirine) : L’aspirine peut être administrée rapidement après un AVC pour prévenir la formation de nouveaux caillots.

Les soins de support : Une composante essentielle

Outre les traitements spécifiques visant à désobstruer l’artère, les soins de support sont cruciaux :

  • Surveillance étroite des fonctions vitales : Surveillance de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque, de la saturation en oxygène et du niveau de conscience.
  • Prévention des complications : Prévention des pneumonies d’inhalation, des escarres, des thromboses veineuses profondes, etc.
  • Gestion de l’œdème cérébral : Réduction de la pression intracrânienne si nécessaire.

Après la phase aiguë : La rééducation et le suivi

Une fois la phase aiguë passée, la rééducation est essentielle pour aider le patient à retrouver le maximum de fonctions perdues. Cela peut inclure de la kinésithérapie, de l’ergothérapie, de l’orthophonie et un soutien psychologique. Un suivi médical régulier est également nécessaire pour prévenir les récidives et gérer les facteurs de risque cardiovasculaires.

Conclusion

L’AVC ischémique aigu est une urgence médicale qui nécessite une intervention rapide et coordonnée. La reconnaissance des signes avant-coureurs, l’appel immédiat des secours et la prise en charge spécialisée à l’hôpital sont essentiels pour optimiser les chances de récupération et minimiser les séquelles. La recherche médicale continue de progresser pour améliorer les traitements et offrir de nouvelles perspectives aux patients victimes d’AVC.