Comment soigner une infection urinaire résistante ?

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Face à une infection urinaire persistante, les médecins peuvent recourir à des antibiotiques éprouvés comme la nitrofurantoïne (1953) ou la fosfomycine (1971). La fosfomycine, souvent privilégiée, est administrée en une seule dose dans environ 75% des cas. Cette approche vise à éradiquer rapidement linfection.

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Comment soigner une infection urinaire résistante : au-delà des antibiotiques classiques

Les infections urinaires (IU) sont fréquentes, mais certaines persistent malgré un traitement antibiotique standard. Face à une infection urinaire résistante aux antibiotiques de première intention, la prise en charge se complexifie et nécessite une approche multidisciplinaire. Si la nitrofurantoïne (depuis 1953) et la fosfomycine (depuis 1971) restent des options valables, leur efficacité diminue face à des souches bactériennes de plus en plus résistantes. L’administration d’une seule dose de fosfomycine, efficace dans environ 75% des cas d’IU non compliquées, ne garantit pas la guérison d’une infection résistante.

Dépasser la simple prescription antibiotique:

Le traitement d’une IU résistante repose sur plusieurs piliers, allant au-delà de la simple prescription d’un antibiotique :

  • Identification précise du pathogène: Un antibiogramme précis est crucial. Il permet d’identifier la bactérie responsable de l’infection et sa sensibilité aux différents antibiotiques. Cela évite la prescription d’antibiotiques inefficaces et contribue à limiter le développement de résistances.

  • Choix d’un antibiotique adapté: Si la fosfomycine ou la nitrofurantoïne ont échoué, le médecin peut prescrire des antibiotiques plus puissants, tels que les fluoroquinolones (ciprofloxacine, lévofloxacine), les bêta-lactamines (céphalosporines de troisième ou quatrième génération), ou les aminosides (gentamicine). Le choix dépendra des résultats de l’antibiogramme et de l’état de santé du patient. L’utilisation de ces antibiotiques plus puissants doit être justifiée et prudente pour éviter les effets secondaires et la sélection de souches résistantes.

  • Adaptation du traitement selon la sévérité de l’infection: Une infection urinaire résistante non compliquée peut être traitée par voie orale. En revanche, une infection compliquée (fièvre élevée, signes de sepsis, atteinte rénale), ou une infection chez une personne immunodéprimée, nécessitera une hospitalisation et un traitement par voie intraveineuse.

  • Traitement symptomatique: En attendant les résultats de l’antibiogramme et la mise en place d’un traitement antibiotique adapté, la prise en charge symptomatique est importante. Elle inclut la prise d’antalgiques pour soulager la douleur et la consommation abondante de liquides pour favoriser l’élimination des bactéries.

  • Surveillance et suivi: Un contrôle clinique et biologique (analyse d’urine) est indispensable après la fin du traitement pour vérifier l’éradication de l’infection. En cas de persistance de l’infection, une réévaluation du traitement et des investigations complémentaires (échographie rénale, etc.) seront nécessaires.

Prévention à long terme:

La prévention joue un rôle essentiel pour éviter les récidives d’infections urinaires, notamment résistantes :

  • Hygiène intime rigoureuse: Un lavage régulier des parties génitales, de l’avant vers l’arrière, permet de limiter la contamination de l’urètre.
  • Hydratation suffisante: Boire beaucoup d’eau favorise la dilution des urines et l’élimination des bactéries.
  • Vidange complète de la vessie: Une miction complète après chaque relation sexuelle aide à éliminer les bactéries.
  • Adaptation des habitudes vestimentaires: Porter des sous-vêtements amples en coton permet une meilleure aération de la zone génitale.

Conclusion:

Le traitement d’une infection urinaire résistante est complexe et nécessite une approche personnalisée. L’identification précise du germe et la prescription d’un antibiotique adapté, combinés à une surveillance rigoureuse et à des mesures préventives, sont les clés de la réussite thérapeutique. Face à une IU persistante, consulter un médecin est primordial pour éviter les complications et limiter le développement de résistances aux antibiotiques.