Est-ce qu'on brûle plus de calories en altitude ?

L’altitude et la dépense énergétique : brûlez-vous plus de calories en montagne ?

L’image du randonneur, grimpant à flanc de montagne, transpirant abondamment, évoque instantanément une dépense énergétique importante. Mais l’altitude influence-t-elle réellement notre métabolisme et augmente-t-elle significativement la combustion calorique ? La réponse est oui, mais avec des nuances importantes.

Contrairement à certaines idées reçues, l’augmentation de la dépense énergétique en altitude n’est pas uniquement due à l’effort physique accru de la randonnée ou de l’ascension. L’air raréfié, caractéristique des hautes altitudes, joue un rôle crucial. En effet, la diminution de la pression partielle d’oxygène oblige notre corps à travailler plus dur pour oxygéner les muscles et les organes. Ce processus physiologique, appelé hyperventilation, entraîne une augmentation du rythme cardiaque et de la ventilation pulmonaire, augmentant ainsi la dépense énergétique au repos et pendant l’activité physique.

Cette augmentation de la dépense énergétique se traduit par une combustion calorique supérieure à celle observée au niveau de la mer, pour une même activité. Le corps, pour compenser le manque d’oxygène, doit intensifier son métabolisme, ce qui se traduit par une consommation accrue d’énergie, donc une plus grande dépense calorique.

Cependant, il est crucial de nuancer cette affirmation. L’augmentation de la dépense énergétique liée à l’altitude n’est pas systématiquement énorme et ne justifie pas, contrairement à une croyance populaire, une augmentation significative de l’apport calorique. Une alimentation équilibrée, adaptée à l’activité physique pratiquée, reste suffisante. Une surconsommation alimentaire pourrait même s’avérer contre-productive, conduisant à une prise de poids qui nuirait à la performance physique en altitude.

Il est important de considérer également d’autres facteurs influençant la dépense énergétique en altitude :

• L’intensité de l’effort physique : Une ascension raide et rapide entraînera une dépense énergétique bien plus importante qu’une marche tranquille en altitude.
• La température et les conditions météorologiques : Le froid, le vent et l’humidité augmentent la dépense énergétique nécessaire à la thermorégulation.
• L’acclimatation : Le corps s’adapte progressivement à l’altitude, ce qui peut modérer l’augmentation de la dépense énergétique au fil des jours.

En conclusion, bien qu’il soit vrai que l’on brûle plus de calories en altitude, cet effet n’est pas aussi spectaculaire qu’on pourrait le croire. Une alimentation équilibrée et une bonne hydratation restent les clés pour une performance optimale en altitude, évitant la nécessité de surcompenser la dépense énergétique par une augmentation excessive de l’apport calorique. L’adaptation progressive du corps à l’altitude est également un facteur essentiel à prendre en compte.