Est-il mauvais de faire de l’exercice quand on est fatigué ?

S’entraîner fatigué : un mauvais calcul pour le corps ?

La motivation est au rendez-vous, votre séance d’entraînement est planifiée… mais une fatigue tenace vous envahit. Faut-il braver la lassitude et s’obliger à faire du sport, ou céder à la tentation du repos ? La réponse n’est pas aussi simple qu’un oui ou un non, et dépend de plusieurs facteurs. Si l’adage “un esprit sain dans un corps sain” est une vérité générale, ignorer les signaux de fatigue de son corps peut s’avérer contre-productif.

Contrairement à l’idée reçue que l’effort surmonte tout, s’entraîner épuisé ne signifie pas forcément plus de résultats. Au contraire, privé de sommeil réparateur, le corps, et plus spécifiquement les muscles, ne sont pas dans un état optimal pour l’effort physique. La nuit, le processus de réparation tissulaire est crucial. C’est pendant le sommeil que les micro-déchirures musculaires, causées par l’exercice physique, se reconstruisent et se renforcent. S’entraîner alors que le corps est déjà fatigué, c’est comme demander à un ouvrier de réparer une maison déjà fragile sans lui donner les outils nécessaires et le temps de repos requis. Le résultat ? Des réparations inachevées, voire une aggravation des dommages.

L’impact négatif dépasse le simple aspect musculaire. La fatigue chronique altère la coordination, diminue la concentration et augmente le risque de blessures. Un corps fatigué est un corps moins réactif, moins précis et plus susceptible de subir des déchirures ou des entorses. La performance s’en ressent inévitablement : vous risquez de vous sentir plus faible, de réaliser moins de répétitions et de limiter vos performances globales. L’entraînement, au lieu d’être une source de bien-être, devient une source de frustration et peut même engendrer une blessure qui vous éloignera de l’activité physique pendant une durée beaucoup plus importante.

Cependant, il est important de nuancer. Une légère fatigue ne signifie pas systématiquement annulation de la séance. La différence entre une fatigue passagère due à une longue journée de travail et une fatigue profonde liée à un manque de sommeil chronique est primordiale. Une courte séance d’activité légère, comme une marche rapide, peut même contribuer à améliorer l’humeur et à réduire la fatigue dans certains cas. L’écoute de son corps est la clé : si vous ressentez une fatigue intense, des douleurs musculaires importantes ou un manque d’énergie significatif, il est préférable de reporter votre séance.

En conclusion, bien que la persévérance soit une qualité louable, s’entraîner quand on est profondément fatigué n’est pas une stratégie efficace à long terme. Le repos est un pilier essentiel de la récupération musculaire et de la performance sportive. Privilégiez la qualité à la quantité, en écoutant attentivement les signaux de votre corps. Un entraînement adapté à votre niveau de fatigue, voire son report, vous permettra de progresser de façon durable et d’éviter les blessures. L’objectif est de construire un corps fort et sain, pas de le surcharger jusqu’à l’épuisement.